Dans <em>Dom Juan</em>, Molière reprend la figure du personnage séducteur et libertin créé par Tirso de Molina. Le passage étudié est extrait de la première scène de l'acte III, il présente un dialogue entre Dom Juan et son valet Sganarelle qui nous éclaire sur la foi de Sganarelle, précise le libertinage de Dom Juan ainsi que les relations entre le maître et son valet (...)
[...] Sa relation avec Sganarelle Il observe ainsi un mutisme méprisant et un refus de dialoguer qui sont une condamnation plus efficace de la foi qu'un réquisitoire démontant un à un les arguments prouvant l'existence de Dieu. Il existe une relation de proximité entre Don Juan et son valet, c'est ainsi Sganarelle qui a l'initiative de la parole. C'est lui qui oriente le débat par ses questions et qui ne se prive pas de contester les points de vue de son maître. [...]
[...] Ceci caractérisé par la tournure restrictive et la tournure comparative de supériorité : il n'y a rien de plus vrai que le moine bourru La foi de Sganarelle est superficielle et conventionnelle puisqu'il ne croit en Dieu que par habitude et superstition. Le crédo du libertinage religieux de Don Juan Don Juan, un matérialiste Don Juan est un libertin, qui refuse de croire au surnaturel et veut être dirigé que par la raison. La première conséquence de cette attitude est l'incrédulité en matière religieuse. Aux questions de Sganarelle sur sa croyance, Don Juan ne répond que par des stichomythies : des interjections et des réponses monosyllabiques : Eh ! Ah ! [...]
[...] ; pouvez-vous voir toutes les inventions dont la machine de l'Homme est composée sans admirer de quelle façon cela est agencée l'un dans l'autre ? et cela n'est-il pas merveilleux que me voilà ici, et que j'ai quelque chose dans la tête [ ] ? La discréditation automatique Ainsi le discours de Sganarelle repose uniquement sur son propre savoir qu'il juge absolu et qui est pourtant limité, ce qu'il avoue lui-même : Pour moi, Monsieur, je n'ai point étudié comme vous, Dieu merci. [...]
[...] La comparaison de la terre à un champignon dénote ainsi de sa culture populaire. Le burlesque est traduit aussi par le comique de gestes présent dans l'extrait. Ainsi son raisonnement s'achève par sa propre chute, démontrant une fois de plus le caractère ridicule et absurde de son argumentation. Ce comique de geste se traduit aussi par l'énumération de verbes de mouvement : frappez des mains, haussez le bras, levez les yeux [ ] qui traduisent l'idée de confusion dans le raisonnement. [...]
[...] Voilà ton raisonnement qui a le nez cassé Don Juan fait ici à la fois référence à la chute du valet mais aussi à la conclusion burlesque de son raisonnement ridicule. Cependant, Sganarelle apparait comme la seule personne à qui Don Juan se confie honnêtement, et permet donc au lecteur d'en savoir plus sur le personnage. Ouverture : Ce texte met en avant la complexité des relations maitre-valet. Thème repris de nombreuses fois au théâtre et plus particulièrement dans l'Ile des Esclaves de Marivaux, qui opère une inversion des rôles entre Arlequin le valet et Iphicrate le maître. [...]
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