Comédien lui-même, chef de troupe ayant pour protecteur le roi Louis XIV ; Molière est pourtant l'objet d'attaques venant du « parti des dévots » ; lesquels, il est vrai, n'étaient pas ménagés dans Tartuffe. Interdite en 1664, cette pièce fait réagir Molière qui dès l'année suivante commet Dom Juan qui est une reprise d'une comédie populaire de Tirso de Molina (...)
[...] Une scène de Comédie dominée par du burlesque : Une utilisation comique du déguisement de Dom Juan et Sganarelle : Dans la lignée de la tradition des comédies italiennes, Molière sait jouer du renversement des rôles et du comique visuel que vient apporter l'échange des costumes entre les deux personnages. _ Le comique visuel : il est fondé sur ce que le spectateur sait déjà des statuts sociaux respectifs de Don Juan (le grand seigneur) et Sganarelle (le valet.) Par un contre-pied savoureux, le cultivé Don Juan est en paysan alors que son inférieur est en médecin. [...]
[...] ; Holà, ho, l'homme! . tente de hisser son discours à la hauteur de ses habits de médecin : j'ai voulu soutenir l'honneur de mon habit. Concrètement, il tente de manier des mots qui le dépassent ou une culture qui n'est pas la sienne et qui vient en fait de superstitions populaires qu'il ne fait que reprendre sans esprit critique séné ; la casse ; vin émétique qui fait bruire ses fuseaux etc.) _Un décalage qui fait le comique de tout le passage ou Sganarelle est ce valet qui se prend pour un médecin : c'est une illustration par l'absurde du dicton l'habit ne fait pas le moine Ici, l'habit commande à Sganarelle de se croire médecin cet habit met déjà en considération et aussi homme suffisamment respectable pour . [...]
[...] L'existence de Dieu et l'importance de la croyance sont en apparence maladroitement défendues par Sganarelle mais, en réalité, il y a une sincérité du personnage qui porte de vrais arguments. _ Une sincérité . qui passe dans l'admiration à l'égard de la Nature, de la Vie et de la belle mécanique : Sganarelle tente un raisonnement inductif partant du monde pour aller vers Dieu et son existence (succession des questions rhétoriques.) Il s'agit ici d'une argumentation de théologien : démontrer Dieu par des preuves rationnelles? [...]
[...] _ L'opposition de Dom Juan est finalement fuyante et ne va pas au-delà d'un crédo du réalisme et de la raison je crois que deux et deux sont quatre . Conclusion : Outre un bel exemple de maitrise comique digne de la tradition burlesque italienne, Molière se livre ici à une subtile stratégie argumentative par laquelle il diffuse des idées personnelles sur des thèmes sérieux et qui lui sont chers (la médecine est une cible qui se retrouve aussi dans Le médecin malgré lui ou Le malade imaginaire.) Très classique dans ses intentions (Divertir et Instruire) ; cette scène est aussi en avance sur son temps (des positions contre la superstition qui permet des manipulations par ignorance du peuple) et notamment sur les débats philosophiques du siècle suivant. [...]
[...] _ Le discours sur la médecine : le burlesque est amené par l'anecdote sur le vin qui a fait mourir un malade l'émétique et par le lexique utilisé par Sganarelle bruire ses fuseaux ses miracles converti incrédules esprits effet merveilleux . hyperboles et métaphores se succèdent pour évoquer une ivresse comme s'il s'agissait d'un miracle divin.) _ Le discours sur la Foi : l'image ce monde n'est pas un champignon lance le burlesque d'autant que l'effet est amplifié par les accumulations qui a fait ces arbres là, ces rochers . De plus, Sganarelle dévalorise sa propre argumentation en avouant qu'il n'a pas de culture. Enfin, il s'enlise dans son raisonnement, ne sait pas comment terminer et . [...]
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