C'est au nom des bienséances que Dom Juan, comme Tartuffe auparavant, a été censuré sous l'influence du parti dévot : les exigences du bon goût interdisaient qu'une pièce se joue des mystères sacrés de la religion. La scène 2 de l'acte III, dite du pauvre, fait partie de celles que Molière a dû retoucher en supprimant certain passages jugés scandaleux.
Rappelons que Sganarelle, déguisé en médecin, vient de tenter de démontrer la nécessité de croire, choqué par le "Je crois que deux et deux sont quatre et que quatre et quatre sont huit" de son maître. Mais le raisonnement burlesque du valet a ridiculisé son propos. Les deux hommes, égarés dans la forêt, rencontrent un ermite à qui ils demandent leur chemin (...)
[...] La victoire partagée Une courageuse et digne résistance - Sa résistance est digne car il ne renie pas sa foi je préfère mourir de faim Bien que placé dans une position de faiblesse à cause de sa pauvreté, il triomphe du tentateur dont le chantage a échoué. Le mécréant n'a pas réussi à convertir l'âme pure de ce croyant zélé. Cependant, il hésite un bref instant au moment le plus fort de la scène. Le triomphe relatif de D.J - Il triomphe à sa façon car, il a démontré l'impuissance de dieu à secourir le Pauvre et a pris plaisir à faire souffrir un homme déchiré entre sa foi et son espoir de gain. [...]
[...] Cela explique peut-être le geste final de D.J qui, ne s'estimant pas totalement vainqueur, pour sauver la face, dans un réflexe aristocratique court au secours d'un homme tomber dans une embuscade. Conclusion : Ainsi, nous avons pu constater la puissance de cette scène où l'impie D.J bafoue la charité et la prière en les rabaissant à des intérêts matériels, et en feignant d'ignorer la dimension spirituelle du choix de l'ermite. Il poursuit son sacrilège en incitant le Pauvre à blasphémer, ce à quoi ce dernier ne cédera pas. Tout l'art de Molière est d'avoir à créer une tension dramatique et à susciter la pitié du spectateur pour le vieil homme. [...]
[...] Il fait preuve de cynisme, en mettant de la logique là où il n'y en a pas comme dans la foi, alors qu'il sait que c'est important pour le pauvre tu te moques - Il se transforme ensuite en tentateur en agitant sous le nez du pauvre un louis d'or, à condition qu'il jure de commettre le péché le plus grave qui réduirait à néant le choix de toute sa vie. En cela on voit toute la cruauté de D.J qui cherche à vaincre la force morale de la foi par la force des besoins du corps. [...]
[...] L'adverbe de quantité un peu tente de minimiser la gravité du blasphème, comme si en jurant vite, on péchait moins. III/ Une scène dramatique et pathétique Une scène construite sur la gradation, la monter du blasphème et de la provocation - Elle est provoqué par la remise en cause du caractère sacré de l'aumône, par les violentes moqueries contre l'inutilité de la prière et par la tentation du louis d'or. Les répliques se font plus brèves et se font au moment le plus fort de la tentation dramatique. [...]
[...] Mais le raisonnement burlesque du valet a ridiculisé son propos. Les deux hommes, égarés dans la forêt, rencontrent un ermite à qui ils demandent leur chemin. En quoi cette scène où un pauvre ermite demande l'aumône à Dom Juan est sacrilège ? C'est ce que nous verrons à travers l'affrontement manichéen où D.J se fait le diable tentateur, mais aussi en étudiant l'intensité pathétique et dramatique de cette scène. Un affrontement manichéen La figure du pauvre - C'est un être de foi. [...]
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