C'est au nom des bienséances que Dom Juan, comme Tartuffe auparavant, a été censuré sous l'influence du parti dévot : les exigences du bon goût interdisaient qu'une pièce se joue des mystères sacrés de la religion.
Gusman rencontre Sganarelle et lui demande une explication. Il entreprend un portrait de son maître sauf que ce portrait est une dénonciation de ce qu'il condamne en lui, donc en fait il fait son autoportrait (...)
[...] Il n'est donc ni croyant, ni superstitieux. C'est un libertin de pensée ce qui signifie au 17ème siècle son athéisme et son refus du pouvoir de l'Etat et de l'Eglise et des idées traditionnelles. Au moment ou le catholicisme en France connait une nouvelle vigueur, un tel personnage fait scandale. Sganarelle est le porte parole de la pensée dominante contre le libertinage et cela justifie sa crainte que le courroux du Ciel accable son maître dans quelque jour. C'est prémonitoire. [...]
[...] Parler de son maître le passionne. Il n'existe que par lui car c'est par opposition à Dom Juan qu'il exprime sa propre vision du monde et c'est à lui qu'il doit le peu de culture avec laquelle il éblouit Gusman. III/ Le discours comique d'un personnage bouffon - Sganarelle fait rire car ses paroles sont en contradiction avec ses actes mais aussi par son langage haut en couleur Le pédantisme - Sganarelle essaye d'imiter le langage de son maître mais ne fait que le singer : c'est une parodie qui le ridiculise. [...]
[...] II/ L'autoportrait du valet - En faisant le portrait de son maître Sganarelle fait involontairement le sien car Dom Juan est incrédule, hardis et insoumis alors que Sganarelle est crédule, poltron et servile. Ce contraste met bien en valeur la différence des caractères et cela créé un effet comique. Le crédule - Les reproches répétés de Sganarelle contre l'impiété du libertin, montre son attachement à la religion : il condamne les faux mariages du séducteur qui déshonore l'institution sacrée. Mais la fois religieuse est placée sur un même plan que la superstition populaire et grossière du loup garou. [...]
[...] Il les traite de billevesée 65-66). Il méprise aussi les femmes qu'il collectionne sans se soucier du mal et du déshonneur : Pour attraper les belles, il se sert du mariage comme un piège. ; Tant d'horreur sont les cruautés dont il a été le témoin et dont le lâche abandon d'Elvire est la dernière preuve. - Sganarelle présente D.J comme un héros aristocratique de la dépense et de la démesure. Contrairement aux roturiers, il ne travaille pas et consomme gratuitement et sans pitié du plaisir. [...]
[...] De même pour Sardanapale, Sganarelle se sert du rythme ternaire de l'art oratoire. Il va jusqu'à se prendre pour un artiste peintre et développe une métaphore filée et éculée : Ce n'est là qu'ébauche . portrait . pinceau Il le ridiculise d'autant qu'il ne correspond pas à son statut social. Il n'a d'autre but que d'impressionner l'inculte Gusman. La familiarité populaire - Il compare son maître à une bête brute Il y a gradation dans l'hyperbole burlesque. Donc le comique naît du mélange de registre soutenu et familier. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture