Commentaire composé de la Scène 2 de l'Acte III de Dom Juan, pièce de Molière. Dans cette scène apparemment banale, mettant en scène la rencontre de Dom Juan et d'un pauvre, se trouve la lutte de Molière contre les attitudes religieuses de son époque, loin des traditions. Ce document se révèle une lecture nécessaire afin de comprendre un des axes majeurs de la pièce de Molière, ainsi que toutes les subtilités qui y sont glissées.
[...] L'échec de Don Juan dans son entreprise pour déstabiliser et pervertir le pauvre, homme de Dieu, annonce la sanction finale infligée par Dieu. Cet échec préfigure donc le dénouement dans la mesure où il s'agit de son premier échec dans son défi avant que la mort punisse son ultime défi. L'intérêt moral et philosophique L'attitude ambiguë du pauvre L'attitude ambiguë du pauvre amène à réfléchir sur la compromission générale : la pureté de la morale n'existerait pas. En effet, le pauvre pervertit les lois théologiques en ce sens qu'il ne salue pas pour le salut des gens de bien mais pour leur prospérité. [...]
[...] L'enjeu de la situation de communication, est, pour Don Juan, de narguer le pauvre pour montrer une fois de plus son refus des codes sociaux, et ici celui de la charité chrétienne. La nature et le rythme de l'échange verbal Il s'agit d'un échange vif, marqué par la brièveté des répliques qui s'enchaînent rapidement, et caractérisé par une ponctuation vive. Les exclamations sortent d'abord de la bouche de Don Juan, puis le pauvre s'exclame ou s'étonne des exigences de Don Juan. [...]
[...] Cette courte scène, située au début de l'acte III, donc au centre de la comédie, est doublement originale et intéressante. Elle fait un portrait en acte de Donc Juan, qui après avoir séduit des femmes dans l'acte II, s'emploie à titiller un pauvre mendiant (homme de Dieu).Donc après le libertinage amoureux, on découvre un autre volet de ce héros: le libertinage social. De plus, dans cette scène de rencontre de hasard, Donc Juan rencontre pour la première fois un échec, sa parole virtuose s'avérant inefficace. [...]
[...] On pourrait même observer que, alors que Don Juan, dans toute sa noirceur, conserve encore un amour de l'humanité en donnant le louis d'or, le pauvre, lui, semble dépourvu d'humanité puisqu'il ne se l'applique même pas. L'attitude ambiguë de Sganarelle Sganarelle est lui-même ébranlé puisque, après avoir mis en garde le pauvre contre le caractère redoutable de son maître, en l'ayant condamné comme impie dans la scène 1 de l'acte III, et qui apparaît comme athée aux yeux de son valet, ne croyant qu'en une seule vérité arithmétique, il lui conseille ensuite de jurer, ce qui met en évidence la fragilité, la vulnérabilité du bon-sens commun. [...]
[...] ton aise et des fausses maximes sentencieuses un homme qui prie . bien dans ses affaires Le contenu argumentatif nous indique que Don Juan montre que la situation du pauvre est paradoxale, en signalant l'inefficacité de sa foi et de sa démarche de mendiant et en faisant semblant de s'étonner que le ciel n'aide pas un homme qui l'implore. Don Juan ironise ainsi sur l'efficacité de la prière. Il s'agit d'un véritable duel verbal avec le pauvre, marqué par la ponctuation vive et le rythme vif. [...]
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