A la fin de l'acte III, Don Juan a lancé une invitation au Commandeur en pénétrant de manière sacrilège dans son tombeau et la statue a accepté son invitation. Un dernier défi est lancé à l'acte IV lorsqu'il consent en retour à aller souper avec elle. Dès ce moment, il fait figure de condamné en sursis. L'on peut croire un instant à la scène 2 de l'acte V qu'il s'est converti mais il avoue à Sganarelle qu'il a décidé de pratiquer l'hypocrisie religieuse pour se mettre à l'abri des poursuites (...)
[...] A la fin de la pièce arrive le moment où par l'intermédiaire de la statue, Don Juan livre son dernier combat contre Dieu. Le spectre, la statue et la mort spectaculaire du héros donnent à ces scènes finales une dimension fantastique ; la mort de Don Juan en consacre le tragique mais la présence comique de Sganarelle notamment nuance fortement le sens de ce dénouement pour le moins original. I Un dénouement fantastique à grand spectacle Une composition intense, dramatique et spectaculaire Le dénouement de la pièce est rapide plus qu'un moment et comprend trois moments principaux scandés par l'intrusion du fantastique. [...]
[...] A ces éléments, dont il nie l'existence, Don Juan oppose les sens : l'ouïe je crois connaître cette voix la vue je veux voir ce que c'est le toucher. La reprise de je veux exprime son défi : il oppose sa volonté humaine à celle du Ciel. Enfin, la répétition de capable dans des négatives, associé à terreur et à repentir montre qu'en confondant dans un même refus ce qui est de l'ordre de l'humain et ce qui est de l'ordre du divin, Don Juan refuse la spécificité du divin. [...]
[...] Toutes ses répliques commencent par des interjections : Ah ou ô sauf la première. Il s'agit soit d'exclamations soit d'interrogations qui marquent la peur du valet face à la double métamorphose du spectre. L'on retrouve également son pédantisme risible lorsqu'il affirme reconnaître le spectre marcher, ce qui est impossible les spectres ne se déplaçant pas comme les vivants ; ou encore ses conseils d'ange gardien : Ah !monsieur, rendez- vous à tant de preuves, et jetez-vous vite dans le repentir Ce bon sens populaire contraste avec l'endurcissement du maître, effet de décalage engendrant le comique. [...]
[...] Dom Juan, acte scènes 5 et 6 Introduction : Thème commun aux deux pièces contemporaines. Dom Juan et le Tartuffe : la religion. Un débat qui a placé Molière dans une position difficile face au roi, son protecteur et à la censure. Dom Juan ou Le Festin de Pierre met en effet en scène deux personnages opposés, un aristocrate autoritaire, impie de mœurs et de pensée et son valet, poltron et croyant. Le maître ne cesse, malgré les avertissements, de défier les puissances divines, mais survient le dénouement qui va rendre justice A la fin de l'acte III, Don Juan a lancé une invitation au Commandeur en pénétrant de manière sacrilège dans son tombeau et la statue a accepté son invitation. [...]
[...] Néanmoins, certains éléments du dénouement, comme le personnage de Sganarelle, constituent un contrepoint comique à ce qui paraît du tragique pur. III Les différentes significations de la pièce L'attitude de Sganarelle Même au moment crucial du châtiment final, Sganarelle reste un personnage comique chargé de relativiser le tragique. Son rôle consiste d'abord à répéter ce que chacun entend et voit fort bien : Entendez-vous, monsieur ? Ah !monsieur, c'est un spectre Voyez-vous, monsieur, ce changement de figure ? Cette verbalisation de ce qui apparaît sur la scène confère au rôle un registre grotesque. [...]
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