Commentaire composé entièrement rédigé de l'acte III scène 2 de "Dom Juan" de Molière. Don Juan voit dans cette situation une nouvelle occasion pour lui de commettre un sacrilège et de défier Dieu, en incitant le pauvre vieillard à renier sa foi. Problématiques possibles pour le commentaire : Comment évolue la provocation de Don Juan dans cette scène ? En quoi Don Juan est-il plus impie qu'athée ?
[...] MOLIERE, Dom Juan Acte III Scène 2 DOM JUAN, SGANARELLE, UN PAUVRE. SGANARELLE.- Enseignez-nous un peu le chemin qui mène à la ville. LE PAUVRE.- Vous n'avez qu'à suivre cette route, Messieurs, et détourner à main droite* quand vous serez au bout de la forêt. Mais je vous donne avis que vous devez vous tenir sur vos gardes, et que depuis quelque temps il y a des voleurs ici autour. DOM JUAN.- Je te suis bien obligé, mon ami, et je te rends grâce de tout mon cœur. [...]
[...] Je m'en vais te donner un Louis d'or tout à l'heure, pourvu que tu veuilles jurer. LE PAUVRE.- Ah, Monsieur, voudriez-vous que je commisse un tel péché ? DOM JUAN.- Tu n'as qu'à voir si tu veux gagner un Louis d'or ou non, en voici un que je te donne si tu jures. Tiens ! Il faut jurer. LE PAUVRE.- Monsieur. SGANARELLE.- Va, va, jure un peu, il n'y a pas de mal. DOM JUAN.- Prends, le voilà, prends te dis-je, mais jure donc. [...]
[...] En manifestation de sa victoire, il lui offre finalement le louis d'or ligne 30 Va, va, je te le donne pour l'amour de l'humanité Cette formulation parodie l'expression usuelle pour l'amour de Dieu dans le but de ridiculiser une dernière fois la religion. [ Conclusion ] Cette scène nous prouve encore que Don Juan est plus impie qu'athée. Son acharnement à provoquer Dieu et son plaisir à humilier le pauvre chrétien font de la question de la religion une véritable obsession : Si Dieu n'existait pas, il ne serait pas sans cesse en train de le renier. Dans cette forêt, symbole de la perdition, Dieu à travers le pauvre tente de remettre le héros dans le droit chemin, mais en vain. [...]
[...] En effet, Don Juan savait qu'en posant la question, le pauvre tomberait dans ce piège, qui lui permettrait de soutenir sa théorie d'impie développée dans l'acte III scène 1. Le pauvre se retrouve alors désarmé par ce paradoxe qui conforte la théorie de Don Juan, et ne fait qu'aggraver la cause désespérée de son plaidoyer par sa réponse ligne 17 Hélas, Monsieur, je suis dans la plus grande nécessité du monde Profitant de sa supériorité, Don Juan se moque à nouveau de pauvre en le considérant ironiquement comme un menteur ligne 18 Tu te moques; un homme qui prie le Ciel tout le jour, ne peut pas manquer d'être bien dans ses affaires Par deux fois, Don Juan à cause de sa vision rationnelle de la situation, profite de la misère du pauvre et en même temps de sa croyance pour prouver l'inexistence de Dieu ou tout au moins son indifférence vis-à-vis de la situation du pauvre, qui ne manque pas pourtant de prier Dieu toute ses journées. [...]
[...] Molière, Dom Juan, acte III, scène 2 (1665) [ Introduction ] Molière est à la fois acteur, dramaturge, metteur en scène, directeur de troupe mais c'est avant tout un auteur comique, appuyé par Louis XIV. Il écrit Dom Juan et le joue pour la première fois le 15 février 1665 sur le théâtre de la salle du Palais-Royal. Dès sa première représentation, l'attitude libertine du héros Don Juan scandalise les dévots : malgré le soutien du roi, la pièce est très vite censurée. [...]
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