Molière, Dom Juan, Acte 2 scène 2 - tactique du séducteur et consentement de la victime

Résumé du document

Commentaire composé sur la scène 2 du deuxième acte de "Dom Juan" de Molière. Vous y trouverez ainsi le commentaire précis de l'oeuvre accompagné d'une présentation ayant pour thème : "L'art de la séduction maîtrisé par Dom Juan", personnage éponyme de la pièce de théâtre. Document semi-rédigé de 1200 mots environ. Extrait étudié : Apercevant Charlotte ... Mon Dieu ! je ne sais si vous dites vrai, ou non ; mais vous faites que l'on vous croit.

Extraits

[...] Se faire accompagner d'un baron d'un complice. Sganarelle, gage d'objectivité : Sganarelle, qu'en dis-tu ? Peut-on rien voir de plus aimable Sganarelle, regarde un peu ses mains. Don Juan n'a pas besoin de connaître l'avis de son valet, mais, en s'adressant à quelqu'un d'autre qu'à Charlotte, il se donne l'apparence de quelqu'un qui ne fait pas un compliment, mais qui constate un fait. Au lieu d'apparaître comme un flatteur, il donne une impression de sincérité et de spontanéité ( et que ses yeux sont pénétrants) Sganarelle, témoin de moralité : Il n'a garde (on peut supposer que Don Juan, en prononçant la réplique précédente, s'est tourné vers Sganarelle pour solliciter sa caution). [...]

[...] - Ses hésitations sont longues avant d'accepter la proposition de Don Juan : elles sont marquées par des raisonnements concessifs (j'aurais toutes les envies du monde de vous croire, mais ; je suis une pauvre paysanne, mais ; je ne sais si vous dites vrai ou non, mais ( L'espoir d'un mariage avec un noble et d'un changement de statut social met un terme au jeu de la séduction entre Don Juan et Charlotte, et transforme leur relation en transaction commerciale. La situation est inégale entre ce grand seigneur fortuné et cette petite paysanne victime d'un miroir aux alouettes. Don Juan n'a aucun mérite à la séduire dans de telles conditions. Molière avait besoin de la rendre touchante et pitoyable afin de mieux montrer la cruauté de Don Juan. [...]

[...] Barème : - Méthode (introduction ; plan général ; structure des paragraphes ; conclusions partielles / transitions ; conclusion générale) - Réponse (nombre, exactitude et intérêt des conclusions sur lesquelles débouche cette étude) - Justification (méthode et précision des analyses littéraires qui conduisent à ces conclusions) - Expression (insertion correcte des citations ; orthographe, syntaxe, ponctuation) I. La tactique du séducteur. La tactique de Don Juan repose à l'évidence sur l'utilisation de sa supériorité sociale par rapport à cette petite paysanne, facile à éblouir par les élégances de style d'un grand seigneur (quelques formules de politesse, quelques compliments peu sophistiqués agréable, jolie, mignon, beaux, amoureuses, appétissantes exclamations en tout genre (Ah ! Ah ! [...]

[...] - la considération : politesse cérémonieuse de Don Juan (s'il vous plaît ; de grâce ; je vous prie ; souffrez que je les baise, je vous prie), qui traite cette paysanne comme une personne (l'expression apparaît six fois - la prophétie romanesque : vous n'êtes pas née pour demeurer dans un village ; le Ciel m'a conduit ici tout exprès Don Juan se présente comme le Prince charmant venant rendre à Peau d'Âne sa condition de Princesse. Le vocabulaire utilisé est celui des contes ou des romans des midinettes de l'époque . Mais Charlotte n'est pas stupide, comment Don Juan endort-il sa méfiance ? Une argumentation spécieuse. L'escroc s'appuie sur un argument spécieux, c'est-à-dire dépourvu de liaison logique avec la thèse (par exemple : vous allez gagner au loto parce que Jupiter entre dans le Capricorne ou bien parce que votre ligne de chance se partage en deux etc.), mais qu'il feint de prendre au sérieux. [...]

[...] Se montrer blessé des marques de méfiance de la victime. - Abondance du champ lexical de la vérité (vos vérités ; du fond du cœur ; je vous dis vrai ; la parole que je vous donne ; la sincérité de ma foi ) - Ton attristé, choqué : Moi, me railler de vous ? ; Point du tout, vous ne m'êtes point obligée ; Ha ! que dites-vous là ? ; Quoi ? une personne comme vous ; Moi, j'aurais l'âme assez méchante pour ? [...]