Dissertation sur la valeur littéraire d'un écrit

Résumé du document

Alain Finkielkraut déplore la disparition des valeurs culturelles et du sens de la hiérarchie. Comment juger, selon vous, de la valeur littéraire d'un écrit ? Vous pouvez concentrer votre réflexion soit sur les textes édités, soit sur les productions écrites des élèves.

Extraits

[...] Mais en théorie, et dans la logique, n'est-elle pas hors de propos et arbitraire ? Ce concept de "valeur littéraire" nous amène à parler de "valorisation" et "dévalorisation" et du danger que représente l'utilisation de ces concepts dans l'enseignement. Parler de "valeur littéraire" dans l'enseignement sous-entend qu'il y a une "bonne littérature" et une "mauvaise littérature" et que ce qui est objet d'étude de la classe de Français c'est la "bonne littérature". On imagine sans peine le traumatisme psychologique que cette dichotomie peut entraîner chez des élèves. [...]

[...] Comment juger, selon vous, de la valeur littéraire d'un écrit ? Vous pouvez concentrer votre réflexion soit sur les textes édités, soit sur les productions écrites des élèves. Je tiens, avant tout, à préciser que je m'attacherai à ce problème de valeur littéraire d'un écrit, dans le cadre de l'enseignement ; car c'est dans l'enseignement que ce problème se pose plus précisément, et par rapport aux élèves qu'un choix de textes est établi. Il convient donc, dans un premier temps, avant même de juger la valeur littéraire d'un écrit, d'étudier les critères sur lesquels se bâtit cette "valeur littéraire". [...]

[...] Sur ce point, les normes grammaticales ne sont pas à même de justifier la valeur littéraire d'un texte, comme nous le voyons à la lecture de Céline. Mais on ne peut jouer avec la syntaxique d'une phrase et donc avec les normes grammaticales, sans connaître ces mêmes normes qui régissent le code écrit. En résumé on ne peut confondre le style avec des erreurs ou des méconnaissances. Le style d'un auteur est en partie dans la valeur sémantique de son texte sur la part de l'imaginaire. [...]

[...] Ne resterait-il que l'intuition pour évaluer un texte littéraire ? Ceci est d'autant plus dangereux que l'histoire individuelle du lecteur serait seul critère de jugement. Il semble alors que les critères précédemment énoncés soient à prendre en compte mais avec toutes les réserves qu'on se doit d'avoir. Le concept de "sens de hiérarchie" est d'autant plus révoltant. Ce concept signifierait-il que certains textes littéraires ont plus de valeur que d'autres ? C'est encore totalement subjectif. Sur quelles bases établirons-nous cette hiérarchie : temporelles, biographiques, par rapport au "genre" auquel appartient le texte écrit ? [...]

[...] La valeur littéraire d'un texte doit, en fait, être découverte par l'élève lui-même, en rapport avec les propres critères qu'il se sera créés au cours de ses lectures. Je n'ai pas traité de la valeur littéraire des productions des élèves car s'il est possible d'établir cette valeur sur les mêmes critères, (plus ou moins importants, selon la nature de la production) cette valeur correspond à une évaluation plus précise et, encore une fois, cette évaluation dépend des critères fixés par l'enseignant corrigeant cette production. [...]