Dissertation portant sur le sujet : Le théâtre est le miroir de l'homme. Le théâtre cherche à susciter un effet réel pour que le spectateur prenne la fiction pour la mise en scène d'un monde possible, où les personnages pour des représentations humaines acceptables. C'est ce que Aristote appelait la mimesis. La tradition fait bien de la scène un champ clos où l'on voit des hommes qui nous ressemblent, confrontés à des obstacles divers, venus de l'extérieur ou présents en eux-mêmes. Pourtant le théâtre ne renvoie pas toujours une image bien fidèle de la réalité, c'est parce qu'il existe un miroir déformant qui nous renseigne aussi bien sur notre condition.
[...] Cette manière de procéder est appréciée d'André Gide, pour qui, "au théâtre, ce qui sort de la conventionparait faux: le théâtre vit de conventions". C'est le célèbre Jean Racine qui est passé maître dans l'art du théâtre classique: s'inspirant des règles antiques, il emprunta également croyances et superstitions de l'époque pour servir de cadre à ses pièces. Par exemple, dans Bérenice, il ne s'agit, en ce qui concerne l'action, que d'un dilemne amoureux entre Titus, Bérenice et Antiochus. C'est pourquoi il dira lui- même en parlant de sa pièce que "toute l'invention consiste à faire quelque chose de rien". [...]
[...] Le sens des mots se déroube à chaque réplique et le spectateur doit prendre conscience de l'ambiguité des discours pour interpréter, du mieux qu'il peut, la pièce. Tapor semble être passé maître dans l'art de la symbolique et des sens cachés du langage non-verbal puisque dans Un Hiver sous la table, il place le sous-locataire sous le bureau de la jeune traductrice. Les dialogues, en apparence anodins et creux, sont pleins d'un cri de révolte face à l'absurdité d'une vie éphémère qu'on ne peut maîtriser, mais à laquelle on s'accroche inéluctablement. [...]
[...] DISSERTATION Vous analyserez et discuterez cette affirmation: "Le théâtre est le miroir de l'homme". Beaucoup d'écrivains, de metteurs en scène et d'acteurs ont tenté de définir le théâtre. Certains l'ont vu comme un "miroir de l'homme", bien que quelque peu déformant. Doit-on se souscrire à cette conception, ou peut- on adopter, comme Borges, un point de vue beaucoup plus métaphorique selon lequel "les mots des symboles" ? Bien qu'il soit presque impossible de reproduire la réalité dans une oeuvre littéraire (et cela, quelle qu'elle soit), de nombreux artistes ont tenté de s'en approcher, et ce diverses raisons. [...]
[...] Petit à petit, la machine s'emballe et c'est alors que les masques tombent: les mots sont vociférés, l'homme retourne à l'état sauvage où l'instinct de survie passe avant l'intérêt d'autrui. Ces analogie, bien que fortement caricaturées, sont frappantes par les vérités qu'elles expriment. Dans un contexte moins récent, on peut parler du Roi Lear de Shakespeare. Les soliloques du fou et les quiproquos entre les personnages, leur haine entêtée et leurs amours aveugles produisent un effet de tragi-comique où le pathétique des personnages les rend attendrissants, presque ridicules. [...]
[...] De fait, si nous "piochons" dans ses oeuvres principales, nous rencontrons une aubergiste dans La Locandiera, des femmes de chambre dans Les Cuisinières et des concierges dans Il Campiello. La volonté donc de mettre en scène toutes les catégories sociales est significatives chez ces auteurs. Cela peut prendre une dimension presque politique avec Le Barbier de Séville de Beaumarchais, pièce où le despotisme des maîtres est dénoncé par la ruse de leurs espiègles valets. Un miroir est donc un moyen simple de montrer aux gens leur bêtise et l'absurdité de leurs moeurs. [...]
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