Le théâtre, né à l'époque grecque antique, occupe une place particulière dans les arts, s'immisçant la fois dans la représentation et les belles-lettres. Cette ambivalence lui a permis de conquérir l'estime d'un public lettré ; la poésie de Racine ou Shakespeare a surement concouru à la noblesse de la discipline. Mais le jeu d'un acteur, dans sa relation à la pièce, dans la manière dont il interprètera ? consciemment ou non ? le texte, proposera une approche différente, nouvelle, en constante remise en cause (...)
[...] Déjà, l'interprétation n'est pas le fait exclusif du comédien ou du metteur en scène. Le public interprète lui aussi dans la part de ressenti personnel face au jeu de la scène. Une certaine vision du monde, son jugement, son vécu, tout cela va influencer sa compréhension de l'œuvre théâtrale, une part qui n'est pas accessible à l'acteur ou metteur en scène. En ce sens, Robert Abirached définit le personnage comme une somme de signifiants dont le signifié est à construire par le spectateur Ce travail de construction lui est réservé, à lui et à lui seul. [...]
[...] Ensuite, cette transposition n'est pas forcée, tout comme la représentation de la pièce. Une œuvre théâtrale peut tout à fait être lue, sans perdre de son sens ou de sa valeur. La lecture est une approche différente de la scène, elle permet une plus grande liberté (nous ne sommes pas obligés de nous rendre au théâtre, nous pouvons lire quand bon nous semble le lecteur est moins passif puisqu'il doit lui-même construire le décor, les costumes Musset a d'ailleurs écris son Théâtre dans un fauteuil pensant que son public n'était pas celui des théâtres ! [...]
[...] Aussi, lorsque Descotes prétend que l'acteur transpose, si fidèle soit-il l'auteur nous fait part de la relation privilégiée qui s'installe entre la scène et le public, lorsque le personnage dramatique prend vie dans le jeu de l'interprète. Mais la mise en scène d'une pièce pose le problème de sa malléabilité, et des bornes de la liberté du metteur en scène Alors, étudions l'importance et l'influence que tient la mise en scène au sein d'une pièce de théâtre. Car la mise en scène d'une pièce de théâtre, c'est aussi la finalité logique de l'écrit du dramaturge. [...]
[...] Et la relation entre le public et la scène est un autre moteur de l'univers théâtral, peut être le plus important. Il y a une véritable notion de partage, de sentiments, d'émotions, duquel résulte le fait cathartique. Dans Britannicus, de Racine, peut-être n'arriverions-nous pas à saisir la souffrance de Junie, lorsqu'elle s'oblige à masquer ses sentiments à Britannicus si l'acteur ne le vivait pas nous, devant nos yeux, partageant son sentiment déchirant avec le public. Aussi voyons nous que le théâtre sait se destiner au spectacle encore aujourd'hui. [...]
[...] Avant tout, la plupart des dramaturges écrivent des pièces pour les voir interprétées, et prendre vie sur scène, transposées. En ce sens, une certaine liberté du metteur en scène et du comédien est possible Car les œuvres théâtrales sont constamment modulées dans les interprétations des acteurs et metteurs en scène, rendant chaque représentation unique. Chaque époque, comprenant les mouvements de pensée qui traversent l'Histoire, a influencé de beaucoup la vision des pièces, et donc leur représentation sur scène. Tartuffe, de Molière était représenté à ses origines classiques comme un personnage comique et grotesque, mais sous l'influence du Romantisme Noir, il est apparu comme un homme cynique et menaçant. [...]
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