A la suite d'un entretien avec Théâtre aujourd'hui sur Racine, le scénographe Gilles Aillaud prétend que ses pièces ne sont pas "à représenter mais à lire". Dans la mesure où Racine est représentatif du théâtre classique et plus généralement du théâtre, affirmer comme le fait Gilles Aillaud que Racine est à lire plus qu'à représenter, c'est aussi affirmer que le théâtre se lit plus qu'il ne se représente. Pourtant, le grand contemporain et rival de Racine qu'est Molière prétend lui que "le théâtre n'est fait que pour être vu" ...
[...] Par ailleurs, Les auteurs conçoivent aussi leurs pièces en fonction du lieu de leur mise en scène. C'est ce que fit Molière sous le règne de Louis XIV en 1661, lorsqu'il représenta pour la première fois les " Fâcheux " au château de Vaux-le-Vicomte. Cette représentation sur le pont flottant d'un bassin du château, agrémentée de jets d'eau et de jeux de lumière souleva la colère de Louis XIV qui devant tant de splendeurs offertes par son surintendant des finances, Nicolas Fouquet, le fit arrêter et récupéra les artistes qui avaient contribué à la réalisation de la fête, entre autres Molière, Racine, Le Nôtre, Mansart pour les attacher à sa cour personnelle. [...]
[...] Pourtant, on peut préférer lire une pièce plutôt que de la voir. Comme l'affirme Gilles Aillaud dans son interview au journal Théâtre aujourd'hui, il y a une dimension poétique à travers la lecture des pièces comme celles de Racine qui fait que ces dernières sont plus à lire qu'à représenter. Cette seconde lecture permet d'accéder à une autre forme de beauté artistique que la représentation ne donne pas toujours le temps d'écouter. [...]
[...] Les évènements politiques de 1830, la mésentente conjugale, la liaison avec Juliette Drouet (1833) déterminent de profonds changements dans les idées et dans la sensibilité de l'écrivain, qui s'affirme de plus en plus comme le chef du mouvement romantique. Recueils lyriques, pièces de théâtre et romans se succèdent : en 1830, le drame d'Hernani ; en 1831, le recueil des Feuilles d'automne, le drame de Marion de Lorme, le roman Notre-Dame de Paris ; en 1832, le drame Le roi s'amuse ; en 1833, les drames Lucrèce Borgia et Marie Tudor ; en 1834, le roman Claude Gueux ; en 1835, le recueil des Chants du crépuscule ; en 1837, le recueil des Voix intérieures ; en 1838, Ruy Blas ; en 1840, les Rayons et les Ombres. [...]
[...] Sensible à tous les évènements, enflammé par l'indignation, Hugo a retrouvé son génie et va composer la partie la plus personnelle et la plus riche de son œuvre à Jersey, puis, à partir de 1855, à Guernesey. De cette époque datant les trois grands monuments de son poétique : les Châtiments (1853), les Contemplations (1856), la Légende des siècles (1859), ainsi que les Chansons des rues et des bois (1865) et trois romans, les Misérables (1862), les Travailleurs de la mer (1866), L'homme qui rit (1869). Dès le 4 septembre 1870, Hugo revient en France. [...]
[...] De la même manière, l'existence d'apartés à l'adresse du public traduit le souci de la représentation qu'a l'auteur lorsqu'il écrit. Enfin, les didascalies expriment l'attention qu'ils portent à la mise en scène. Par conséquent, le théâtre ne se conçoit pas en dehors de sa représentation. [...]
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