Dissertation de littérature comparée sur les romans de Blaise Cendrars, La Main coupée et d'Erich Maria Remarque, A l'ouest rien de nouveau. Peut-on parler de romans engagés, si oui, de quel engagement s'agit-il ? Dans l'acte d'écrire un roman réside nécessairement l'acte de s'engager. En effet, aucun écrit ne peut réellement être neutre. La Main coupée et A l'ouest rien de nouveau offrent le récit d'une catastrophe de ce siècle. La volonté de s'engager y est-elle clairement présentée ?
[...] En revanche, on peut souligner que les raisons de l'engagement des hommes de son roman n'a pas toujours de rapport avec les convictions politiques. Dans ce sens, Lang s'est engagé parce que l'uniforme lui seyait »(p.35). b. l'engagement politique Dans les deux œuvres, la prise de position politique reste minime et se résume souvent, pour Cendrars, à un vocabulaire péjoratif pour qualifier l'ennemi : à 60 mètres des Boches ( p.175). Et même ce mot qui évoque au lecteur contemporain la haine entre deux peuples, à force d'être employé dans le roman, perd de ce sens et ne devient qu'une expression, une manière de parler. [...]
[...] Ce point est primordial dans le sens où il n'y a pas de guerre sans un conflit d'idées. Nous ne connaissons que trop les raisons de la première guerre mondiale et ce qui nous intéresse ici concerne plutôt l'engagement politique de nos deux romanciers et comment ce point est traité dans les œuvres. a. l'engagement physique Ces deux romans, AVANT D'ETRE DES ROMANS D'ENGAGES, SONT DES ROMANS ENGAGES. Avant de s'engager intellectuellement, les deux narrateurs se sont engagés dans ce sens où ils se sont offerts à leur patrie, ils ont donné leur corps en gage de leurs convictions. [...]
[...] Sartre dit dans Qu'est-ce que la littérature ? : Un jour vient où la plume est contrainte de s'arrêter et il faut alors que l'écrivain prenne les armes Ce que fait Cendrars. Pour mieux nous offrir une œuvre empreinte de cynisme et d'ironie. L'engagement intellectuel réside avant tout dans la volonté de témoigner d'une expérience humaine, expérience de l'humain ( Cendrars dira : il faut aller jusqu'au bout pour savoir ce dont les hommes sont capables p.234), avec des œuvres proches des lecteurs. [...]
[...] Le héros de guerre n'est alors plus qu'un survivant. Et encore lui faut-il réussir à mener à nouveau une vie normale après la guerre. Les deux auteurs, de manière différente, abordent la question de l'après-guerre. Remarque, dans l'épisode de la permission de Paul, insiste sur le fait que les hommes sont brisés et que même dans leur environnement familial, il y a un voile et un intervalle entre [leur] personne et les choses (p.124). Cendrars, lui, parle d' accoutumance (p.232). [...]
[...] Chez Remarque, cette dénonciation du pouvoir et de l'abus de pouvoir est moindre et passe principalement par la figure de Himmelstoss, qui apparaît tantôt en petit sadique avec sa méthode d'auto-éducation dont le procédé était odieux (p.39), tantôt en lâche qui n'est respecté de personne, pas même de ses supérieurs : lorsqu'il voulut se plaindre, le commandant de la compagnie se moqua de lui (p.23) La vie à l'arrière Les deux auteurs s'attachent également à faire ressortir le sentiment de confusion. Cendrars, notamment, souligne le manque de liens et de communication entre le front et l'arrière. A plusieurs reprises, ce qui paraît être un comble lorsqu'on envoie des soldats au front, la Compagnie de Cendrars est attaquée par ses propres alliés : immédiatement, notre propre artillerie se met à nous pilonner. [ ] Nous étions en avance sur l'horaire. Messieurs les artilleurs n'étaient pas contents. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture