Ensuite, « ce qu'on nous raconte » n'est pas purement intérieur, ce qui provoque des problèmes et des limites. Donc, ce n'est pas tant le contenu intime que la manière de raconter sur laquelle il nous faut insister. »
[...] Ainsi, certains prennent un aspect allégorique, porteurs parfois d'une certaine universalité. Le personnage est aussi l'acteur d'une histoire, il sert ce que l'on raconte et pas seulement quelqu'un qui raconte. ; Il nous rappelle les vertus de la fiction qui nous fait sortir de nous-mêmes pour suivre l'intrigue romanesque de La chartreuse de Parme, les exploits héroïques de romans de chevalerie, d'aventures ou d'histoire. 3/Le lecteur et le roman : Une œuvre romanesque, surtout si elle a été traversée par le temps et a été reconnue comme une œuvre majeure est entoure de ce que Genette a appelé un paratexte : le lecteur contemporain en dispose par rapport à Flaubert. [...]
[...] Devenir lecteur de soi-même ne signifie pas uniquement reconnaissance mais peut signifier découverte révélation L'ouvrage de l'écrivain n'est qu'une espèce d'instrument d'optique qu'il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que, sans ce livre, il n'eût peut-être pas vu en soi-même. écrit Proust dans le Temps retrouvé. C'est le va-et-vient du même à l'autre, de l'autre au même auquel nous initie cette diction romanesque particulière dont parle Butor, à la manière d'un dialogue intérieur. Le roman par l'investissement de son auteur et la complexité des personnages actionne donc une complexité avec le lecteur. De plus, l'intégrité du roman ne se fait pas uniquement par son contenu mais surtout pas la manière dont il est raconté. [...]
[...] Le roman est le moment de l'identité : il émane de quelqu'un qui est comme nous ; le Nouveau Roman, en quête d'innovations formelles a cherché dans cette direction : Butor a écrit La Modification à la 2ème personne (du pluriel), récit que l'on peut ainsi caractériser : celui à qui ont raconte sa propre histoire II) Un roman ne tient pas seulement dans sa narrativité réflexive, purement intérieure. 1/Le romancier avance masqué. Le roman cependant, n'est pas une autobiographie : les deux projets sont radicalement différents ; l'autobiographie tente de cerner la vérité d'une personne réelle, le roman, vise une illusion de la réalité. Le JE du roman fait l'objet d'un JEU. [...]
[...] Tout d'abord, l'introspection dans un roman se retrouve par le fait que l'auteur participe à l'intégrité de son œuvre, les personnages permettent de développer une psychologie et ainsi le lecteur est en quelque sortes raconté : le roman devient lieu de l'expérience intérieure, de l'identité, de l'universel. Ensuite, ce qu'on nous raconte n'est pas purement intérieur, ce qui provoque des problèmes et des limites. Donc, ce n'est pas tant le contenu intime que la manière de raconter sur laquelle il faut insister. [...]
[...] Mais le personnage peut très bien se raconter à la 3è personne, par le jeu indirect du point de vue intérieur : on découvre ainsi la volonté de grandeur et la passion de Julien Sorel et l'hypocrisie dont il fait preuve auprès de ses maîtres. Le lecteur peut examiner et analyser la complexité psychologique du personnage ; déjà Madame Lafayette inaugurait cette expérience de l'introspection dans les nombreux soliloques et examens de conscience de son héroïne, la Princesse de Clèves. 3/Une double projection : Une double projection s'accomplit à travers le personnage, celle du romancier comme on l'a vu mais aussi celle du lecteur qui investit les personnages de son propre vécu. En effet, la lecture est une création partagée (Sartre). [...]
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