Au fil des siècles, les écrivains ont su trouver des genres d'écriture différents, cherchant le plus adapté au message qu'ils souhaitaient faire passer. Nous nous intéresserons à deux grandes familles d'?uvres littéraires présentant une argumentation totalement opposée : le récit, où l'argumentation est indirecte, abritée derrière une histoire et des personnages, et l'écrit théorique, privilégiant une argumentation directe, afin de clairement montrer l'opinion de l'écrivain. Quelles sont les particularités de chaque type d'?uvre ? Quel lectorat touche-t-il ? Notre étude s'organisera en deux parties : tout d'abord nous analyserons la valeur argumentative du récit, au moyen d'exemples tirés d'ouvrages représentatifs, puis dans un deuxième temps nous examinerons la valeur argumentative des écrits théoriques, toujours à l'aide d'exemples extraits d'?uvres connues, dans le but de savoir quel type d'écrit possède la plus grande valeur argumentative ...
[...] Les particularités de l'argumentation sous forme de récit Chacun de ces genres présente des caractéristiques qui lui sont propres, mais on retrouve dans tous les particularités de l'argumentation sous forme de récit. Au premier abord, le récit est attrayant. Il met en place une histoire comportant des personnages, qui interagissent et dialoguent, dans le but d'argumenter une thèse que l'auteur défend ou réfute. L'argumentation est de ce fait plus vivante. Le lecteur est immergé dans le récit, et peut s'identifier à un personnage, ou reconnaître une situation. [...]
[...] Il construit réellement une argumentation structurée, qui s'adresse à l'intelligence du lecteur. C'est l'intellect de ce dernier qui lui permettra de tirer le sens de l'ouvrage, clairement exposé mais difficile à comprendre pour un esprit moyen. La principale particularité de l'écrit théorique reste l'utilisation massive de l'argumentation directe. L'auteur évite les fioritures, pour laisser toute sa force à son raisonnement. Il entre dès les premières lignes dans le vif du sujet, et conserve ce rythme tout au long du texte. [...]
[...] Le lecteur sera probablement étonné de même en lisant l'ouvrage. Pour plusieurs genres de cette forme d'argumentation, le récit contient une morale. Les fables, notamment celles de La Fontaine, se terminent par quelques vers moralisateurs, en guise de conclusion. Le côté argumentatif de la fable est ainsi révélé. Mais les fables ne sont pas les seules à moraliser, on en trouve des formes dans L'Île des esclaves, où les esclavagistes sont pris à leur propre jeu. Le récit présente une argumentation indirecte, comme on le voit avec Candide, dans l'ouvrage éponyme, où notre héros découvre les horreurs de la guerre, et les montrent au lecteur au travers de ses yeux. [...]
[...] De part la nature même du récit, il en est attrayant et vivant, et attire par là un lectorat plutôt étendu. Même si la compréhension de l'argumentation sous-jacente n'est pas à la portée de tous, l'œuvre en elle-même est à la portée de tous ceux qui savent lire, ce qui inclut un certain nombre de personne. Bien évidemment, chacun comprendra l'ouvrage comme il l'entend, c'est-à-dire comme il le peut, ou comme il le veut, la pensée de l'auteur n'étant pas explicitement énoncée. [...]
[...] Le lectorat Le fait que l'écrit théorique s'adresse à l'intelligence de son lecteur, de manière inévitable, le lectorat en est fortement réduit. Il touche uniquement le public capable de s'intéresser au sujet, et bien évidemment capable de comprendre. L'absence d'histoire ôte une partie de son public potentiel, car l'aspect direct de l'argumentation en rebutera plus d'un. Par ailleurs, le lectorat, certes restreint, sera capable de comprendre, à la différence de celui plus large du récit, qui ne saisira pas nécessairement tout le sens de l'œuvre. [...]
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