« L'art ne fait que des vers, seul le cœur est poète » écrit A. de Chénier dans L'Aveugle, exprimant ainsi le mot d'ordre même du Romantisme, mouvement littéraire qui domina la poésie française du XIXe siècle. Mouvement destructeur, rejetant les préceptes rationalistes du Siècle des Lumières et les canons esthétiques du classicisme, le Romantisme est une conception nouvelle et originale de la poésie qui accorde la prééminence au rêve, à l'imagination créatrice et aux sentiments. C'est cette conception que qu'immortalisa Musset dans La Nuit de Mai par ces vers restés célèbres :
« Les plus désespérés sont les chants les plus beaux
Et j'en connais d'immortels qui sont de purs sanglots ».
Ces vers sont d'abord l'illustration même de ce qui est devenu le stéréotype du Romantisme, violemment critiqué autant par ses contemporains que par les mouvements qui ont suivis, peut-être moins pour les sentiments dont il traitait que pour la manière jugé excessive dont il les exprimait...
[...] Le vers prend un rythme plus pétillant qui avive l'imagination grâce a un rythme ternaire qu'on retrouve dans plusieurs poèmes de Nerval comme Fantaisie, Une allée du Luxembourg ou encore El Desdichado où le poète accole trois adjectif ou trois idées se rapportant à la pensée qui se cache derrière elle et qui donnent du dynamisme et créent l'ambiance interne au poème. Finalement ce qui se dégage est une autre vision de la poésie qui ne tient pas forcément au fond mais dans la forme. [...]
[...] Cela donne une image particulière de la poésie qui n'appartient pas seulement au Romantisme et qui voit ces tourments comme la gloire, la sublimation de la poésie. En effet, depuis Louise Labé à Paul Eluard en passant par Victor Hugo, on a l'impression que la poésie est bien plus motivée par la douleur que par le bonheur. La passion est le plus souvent vécu comme une souffrance et même lorsque Eluard chante son bonheur avec la femme qu'il aime une certaine douleur transparaît comme si le poète craignait que ce moment ne fût éphémère ou que l'amour n'était qu'un tonneau des Danaïdes impossible à combler. [...]
[...] «Les plus désespérés sont les chants les plus beaux Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots (Musset, La Nuit de Mai) Que pensez-vous de cette conception de la poésie ? L'art ne fait que des vers, seul le cœur est poète écrit A. de Chénier dans L'Aveugle, exprimant ainsi le mot d'ordre même du Romantisme, mouvement littéraire qui domina la poésie française du XIXe siècle. Mouvement destructeur, rejetant les préceptes rationalistes du Siècle des Lumières et les canons esthétiques du classicisme, le Romantisme est une conception nouvelle et originale de la poésie qui accorde la prééminence au rêve, à l'imagination créatrice et aux sentiments. [...]
[...] Dolorida qui commence sur une évocation de la passion et de l'amour se termine avec la mort des amoureux suggérée par ces vers bouleversants Mais quel est ce blanchâtre breuvage / Que tu bois à longs traits et d'un air insensé ? / _ Le reste du poison qu'hier je t'ai versé. Ce sont des élans successifs d'exaltation et de désespoir, de dégoût de la vie empreint d'un lyrisme mélancolique qui caractérisent cette poésie. Avec Victor Hugo on va encore plus loin. [...]
[...] Il s'agit là d'une organisation en vue de montrer les sentiments les plus profonds et les faire ressentir le plus vivement possible au lecteur. C'est ainsi que trois poèmes datés de 1843 mais antérieurs au 4 septembre, jour de la mort de sa fille annoncent déjà cette disparition qui marque profondément le poète. La vie personnelle de l'auteur se reflète directement dans la poésie de Victor Hugo. Ses douleurs personnelles comme la perte de sa fille Léopoldine noyée lors de son voyage de noce et immortalisée dans le célèbre poème Demain, dès l'aube ou le coup d'état de Louis Napoléon Bonaparte suivit du long exile du poète sont prétextes à l'écriture. [...]
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