Pourquoi la poésie privilégie-t-elle l'expression de la tristesse ?

Résumé du document

Dissertation sur le sujet : Pourquoi la poésie privilégie-t-elle l'expression de la tristesse ? La poésie est avant tout un lieu de pratique artistique de la langue, qui apparaît au Moyen Âge avec les premiers textes écrits en langue vulgaire. C'est une forme unique d'expression permettant aux auteurs d'exprimer par exemple leurs tristesses, ou bien comme Paul Verlaine dans Poème Saturniens (1866) d'exprimer leurs mélancolies. La tournure des vers, des mots, l'expression de la langue, font de la poésie « un langage sensible » (Eluard). Où plus encore que l'originalité de l'expérience ou l'ingéniosité de la langue ; c'est cette concordance entre l'une et l'autre qui fait la spécificité du discours poétique et son pouvoir magique. Dès lors, la poésie est un art où les poètes sont comme des orfèvres qui travaillent le langage pour transmettre leurs émotions et en particulier la tristesse. Pourquoi les auteurs usent de la poésie pour transmettre leurs tristesses ? Pourquoi le genre poétique, de la forme fixe au poème en prose, des poètes de la Pléiade aux auteurs les plus contemporains, est-il privilégié pour partager l'expression de la tristesse ?

Extraits

[...] En outre, la forme de la poésie privilégie l'expression de la tristesse. En effet, la façon dont est disposé un poème et sa spécificité, c'est à dire ; la construction précise, la musique des rimes, des sonorités et du rythme, le tissu d'images, le langage particulier, la mise en forme : forme fixes et formes libres, sont tous des éléments qui vont permettre de créer la tristesse. Le poème est donc une forme d'écriture particulière prédisposé à la naissance de l'expression des sentiments. [...]

[...] Nous verrons dans une première partie que la poésie est un mode d'écrit qui favorise l'expression de la tristesse tant dans sa forme. Mais nous montrerons que la poésie privilégie aussi l'expression de la tristesse dans fond, notamment par la poésie lyrique et mélancolique qui sont des thèmes récurrents marqués par la tristesse. Tout d'abord, la poésie en soi n'a aucune utilité pratique, technique, matérielle. Elle est seulement un moyen de rêver, d'être ému. C'est l'utilité de l'inutilité, cette chose si nécessaire à l'existence. [...]

[...] Ainsi, la poésie lyrique est souvent mélancolique, elle prête ses accords à l'homme écrasé par le chagrin (Hugo, «les contemplations demain, dès l'aube ; Eluard), par une destinée, et par une société qui engendre les larmes ( Apollinaire). Dès lors, nous pensons que la poésie privilégie grandement le chagrin, et la peine. Notamment parce qu'elle est similaire à ne chanson, et que les thèmes de la ‘Tristesse' sont récurrents dans celle-ci. La poésie continuera-t-elle d'exprimer la tristesse ou bien privilégiera-t-elle d'autres thèmes ? [...]

[...] Cette image nous montre bien que la poésie permet d'exprimer la tristesse avec des images. Ensuite, si l'on prend par exemple Paul Verlaine dans ‘Poèmes saturniens la description du cadre naturel de la promenade occupe presque tout le poème, Verlaine compose un paysage dont tous les éléments, animaux, végétaux et aquatiques, concourent à créer une atmosphère de tristesse. Cette nature comporte des végétaux, qui guident le regard ; les nénuphars fleurs peintes par les impressionniste qui ferment leurs corolle le soir, les roseaux symbole de a fragilité, les saules que l'on imagine pleureurs et qui suggèrent la tristesse. [...]

[...] Dès lors la poésie lyrique va de paire avec l'expression de la tristesse. S'identifiant avec l'exaltation du sentiment personnel, le lyrisme est lié à la littérature du moi on retrouve alors chez Baudelaire, puis au XXème siècle, chez des poètes comme Eluard, Aragon ou Apollinaire la douleur de vivre et d'aimer (ex. Capitale de la douleur). En final, la poésie lyrique privilégie l'expression de la tristesse car, est lyrique, en définitive, le texte qui assume et recherche une musicalité propre, comme Verlaine dans son Art poétique tout poème qui fonde son expressivité et sa subjectivité sur la musicalité. [...]