Dissertation analysant les différents rôles revêtus par la magie dans Macbeth, drame de Shakespeare. Macbeth est une des oeuvres de Shakespeare la moins controversée quant à l'exacte identité de son auteur ; les spécialistes s'accordent à reconnaître que Macbeth et Othello soient bien les oeuvres du modeste acteur. Écrit après 1600, Macbeth retrace l'avènement sur le trône d'Ecosse de Malcom, après avoir vaincu Macbeth qui avait tué le roi Duncan pour s'emparer du pouvoir royal. Dans ce drame, la situation historique est soutenue par l'action et la présence de magie noire. La magie sert à créer une ambiance qui permet de manifester de sa puissance, elle est, aussi, ce qui montre les héros dominés par une force supérieure : le destin et/ou les forces du mal ; mais elle sert, particulièrement, à introduire et dévoiler, aux yeux du spectateur et du lecteur, la suite de l'histoire.
[...] Ainsi, une ambiance propice à la magie, voire à la sorcellerie, est mise en place par les personnages mystérieux des sorcières, le sentiment d'inquiétude qu'elles créent et les mots employés. Au-delà des mots, les sorcières sont douées de pouvoirs multiples : elles ressentent physiquement la présence d'un maudit picotement de mes pouces”, elles gouvernent les “vents, vagues, requins” tableau 3 ; Macbeth dit lui-même que “leur science dépasse le savoir humain” mais, surtout, c'est une “science étrange” et “elles peuvent lire les germes du temps”. [...]
[...] Mais les réactions de Macbeth soulèvent un doute : ne serait-ce pas sa peur et son imagination , plus que la magie diabolique, qui font que son destin devient ce qui avait été prédit ? Car Macbeth n'est plus rationnel : il entend des voix qui lui disent qu'il ne dormira plus et un poignard réel lui semble une apparition. A l'opposé de Macbeth, Malcom et Banquo marquent leur confiance en Dieu, Banquo me tiendrai dans la main de Dieu” et lorsque Malcom est proclamé roi, il dit que “c'est avec la grâce de Dieu” qu'il réparera le mal qu'a fait Macbeth. [...]
[...] Enfin, ces sorcières utilisent les mots comme instruments magiques, elles parlent en vers et leurs paroles semblent des incantations. Mais Macbeth et Lady Macbeth emploient les mots comme le font les sorcières, avec le désir latent de se dévouer aux forces du mal pour obtenir ce qu'ils convoitent : le pouvoir. Lady Macbeth, dans le tableau se livre à des sortes d'invocations pour faire venir son mari, puis elle s'exprime de façon enflammée et possédée pour pouvoir “commettre le meurtre du elle fait appel aux aux “ministres du meurtre”. [...]
[...] Elles suggèrent aussi, au spectateur, les drames qui vont se dérouler car elles aiment les morts autre me réconforte noyé dans les eaux du port (tableau ce qui laisse annoncer qu'il y en aura. Elles savent l'avenir et même ce sont elles qui le tissent, qui l'écrivent. Au contraire, Lady Macbeth ne maîtrise pas cette science et elle est, surtout, un médium facile car il y a déjà, en elle, un terrain propice à la magie. D'ailleurs, lorsqu'elle reçoit et lit la lettre de son époux où il lui relate sa rencontre avec les sorcières et leurs prédictions, le spectateur peut constater qu'elle ne met pas en doute ce que dit Macbeth, elle donne de la valeur aux prophéties des sorcières car il n'y a plus de doute pour le spectateur, du fait de la réaction de Lady Macbeth : les prédictions s'accompliront. [...]
[...] Les malédictions que leur lance Macbeth n'ont aucune prise sur elles : l'air où elle chevauchent soit infecté de poison” tableau Macbeth est totalement dominé car il pense que les prédictions sont exactes et qu'il est impossible qu'une forêt marche et qu'un homme ne soit pas né d'une femme, il défie donc la mort et le néant se croyant invincible mais ces prédictions se réalisent, la formulation de ces prophéties étaient volontairement ambiguë car Macbeth refuse d'y voir sa fin annoncée. Macbeth apparaît dominé par une autre force sous laquelle il s'est volontairement placé ; il pense que la magie est “maléfique” et parle de l'action du diable lorsqu'il est Caudor, même Banquo parle de “puissance des ténèbres”. Les éléments déchaînés lors de la nuit du meurtre tendent à prouver à Macbeth que le Diable agissait. [...]
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