Jusqu'à quel point l'homme peut-il soutenir une vérité blessante ou dérangeante ? Le refus de l'inacceptable est un aspect de la vie humaine que l'on retrouve couramment dans les ?uvres littéraires, du fait de sa ressource quasi infinie. En effet, ce qu'un homme est capable de tolérer reste extrêmement subjectif, et est soumis à toutes sortes de variantes, dépendantes de nombreux facteurs, tels que la personnalité ou le vécu de chacun. Certains se servent des illusions comme bouclier contre la souffrance. Mais le silence envers soi-même, le refus de la vérité, aussi douloureuse soit-elle, ne résout rien. Il ne fait que consoler un bref instant, et ne rend que plus difficile encore le retour à la réalité. La résistance aux faits réels rejoint une volonté de croire aux illusions plutôt qu'à des événements véridiques. Ces deux actions résultent d'un rejet de la souffrance : préférer croire ce qui est arrangeant plutôt que d'affronter quelque chose de moins plaisant. D'ailleurs ...
[...] Cet homme est un fidèle de la doctrine de l'optimisme, qui consiste à toujours affirmer que tout est au mieux, ce qui, dans certaines situations, frise le ridicule. En se référant à l'opinion de Claude Roy, il est difficile de savoir si Pangloss est réellement persuadé que tout est au mieux, ou s'il veut simplement se convaincre d'une illusion réconfortante. Selon moi, on trouve ici une part des deux, qui se distinguent suivant les situations où elles sont mises en œuvre. [...]
[...] Les témoignages de ses amies, lui enjoignant de se tenir à l'écart de lui, ne trouvent pas grâce à ses yeux, elle préfère croire ce qu'elle voit, quand bien même ceci n'est que comédie. Il y a là une part de naïveté, mais aussi et surtout, la préférence de ne pas accepter de croire les manipulations dont Valmont a été l'auteur. Dans cet exemple, on constate un refus flagrant d'une vérité qui ne convient pas, de faits qui sont contraires aux sentiments éprouvés et qui veulent perdurer. Madame de Tourvel se réfugie dans un idéal qui lui convient, afin de ne pas devoir refouler ses sentiments. [...]
[...] On observe parfaitement la diversité des réactions au travers de ces exemples tirés de la littérature. Ceci semble donc confirmer l'hypothèse selon laquelle les êtres humains ont une tendance prononcée à se cacher une vérité qui ne leur convient pas. Il est cependant évident que quatre exemples littéraires ne permettent pas d'appliquer une théorie à tout le genre humain, et il faudrait des années d'études afin de pouvoir réellement être en mesure d'avoir une certitude à ce sujet. Cette question conduit aussi à d'autres problèmes qui en découlent ou en sont la cause, tels que vivre en dehors de toute réalité, ou encore le refus systématique de l'aide et de l'avis d'autrui. [...]
[...] Certains se servent des illusions comme bouclier contre la souffrance. Mais le silence envers soi-même, le refus de la vérité, aussi douloureuse soit-elle, ne résout rien. Il ne fait que consoler un bref instant, et ne rend que plus difficile encore le retour à la réalité. La résistance aux faits réels rejoint une volonté de croire aux illusions plutôt qu'à des événements véridiques. Ces deux actions résultent d'un rejet de la souffrance : préférer croire ce qui est arrangeant plutôt que d'affronter quelque chose de moins plaisant. [...]
[...] Mais durant son séjour dans ce lieu étrange, il apprend que son accident tenait en réalité plutôt du suicide. Il refuse pourtant d'accepter cette idée, et préfère se complaire dans sa vérité, qui est celle de l'accident. Ceci car prendre en compte la thèse de son suicide l'obligeait à admettre l'existence de problèmes personnels, ce qu'il refuse à tout prix. Nous sommes donc ici confrontés clairement à un refus de la vérité insoutenable ainsi que la nomme Claude Roy, le refus de Julien de reconnaître qu'il va mal et qu'il avait besoin de soutien et d'aide. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture