Dissertation portant sur les difficultés de l'écriture autobiographique à partir d'une citation de Maurice Blanchet commentant Rousseau : « l'écriture qui donne naissance à des représentation, aménage la réalité ; double paradoxe pour celui qui comptait, par le biais de cet instrument, communiquer spontanément avec les autre, l'écriture l'en éloigne ; l'écriture recrée un monde » et « l'autobiographe vit en équilibre sur la frange intangible qui sépare l'individu de son image, la réalité de sa représentation ».
[...] D'après Maurice Blanchet commentant Rousseau, l'écriture qui donne naissance à des représentation, aménage la réalité ; double paradoxe pour celui qui comptait, par le biais de cet instrument, communiquer spontanément avec les autre, l'écriture l'en éloigne ; l'écriture recrée un monde l'autobiographe vit en équilibre sur la frange intangible qui sépare l'individu de son image, la réalité de sa représentation Nous allons donc montrer les difficultés que l'autobiographe doit affronter dans l'écriture autobiographique. J'étudierai successivement la sincérité dont l'autobiographe doit faire preuve, puis le manque d'ordre dans ses pensées, dans ses sentiments forts. La sincérité chez un autobiographe est nécessaire. L'autobiographe doit savoir retourner dans son passé. Or la mémoire n'est pas infaillible : elle déforme les faits. Le souvenir de sa naissance n'existe chez personne. Les sources auxquelles ont recours les autobiographes sont souvent disqualifiées et imprécises. [...]
[...] Cinq ou six anecdote le font encore trésaillir Cependant, il décide de nous faire grâce des cinq et choisit d'en raconter une le plus longuement possible : j'en veux une, une seule Ici, la réalité n'est pas altérée, car le prudent Rousseau annonce qu'il ôte cinq anecdotes Toutefois, il préfèrerait avoir la possibilité, sans ennuyer le lecteur, de toutes les lui conter : le lecteur n'as pas grand besoin de savoir tout cela, mais j'ai besoin, moi, de le lui dire L'écriture autobiographique permet à l'auteur de revivre le passé. Cependant, cette entreprise n'est pas facilement réalisable, et l'autobiographe doit affronter de nombreuses difficultés. Parfois la représentation est séparée de la réalité Cependant, chez certains auteurs comme Rousseau, Montaigne, ou encore Sarraute, l'autobiographie réalisée est sincère et devient donc une œuvre remarquable. [...]
[...] Ne pas mentir est aussi le fait de ne rien cacher. Il prend la responsabilité d'écrire tout ce qu'il a accompli de bien, mais aussi de mal. Il s'agit d'une libération totale pour lui : il doit dévoiler ses sentiments les plus secrets. Dans les Confessions, Rousseau entreprend un travail considérable. Il affirme dès le livre I qu'il va révéler au lecteur tous les aspects de sa personne : il affirme qu'il se décrit intus, et in cute c'est-à-dire intérieurement, et sous la peau Il désire rendre (son) âme transparente aux yeux du lecteur et pour cela, il cherche à la lui montrer sous tous les points de vue Rousseau proclame donc son honnêteté absolue ; cependant, il a parfois effectué des choix. [...]
[...] Leurs souvenirs se confondent tous : ils sont devenus des champs où la recherche se poursuit sans fin. Personne ne peut maîtriser les combinaisons du Moi, moi semblable à un labyrinthe, où les parcours semblent aléatoires. L'histoire d'un homme est constituée d'une multitude d'événements et forme un grand nombre de réseaux brouillés. La difficulté d'ordonner ces événements est majeure. Dans les Souvenirs pieux, Yourcenar semble avoir des difficultés à organiser ses souvenirs. La route qui conduit le voyageur au centre est brouillée : Yourcenar ne sait pas quel chemin emprunter, par où commencer. [...]
[...] Les autobiographes sont confrontés à la difficulté de retranscrire leurs émotions par écrit. Ces émotions sont parfois si fortes qu'elles en deviennent inexprimables et même inexplicables. Il est impossible de mettre des mots sur une émotion : un sentiment de bonheur, ou de plaisir, éprouvé ne peut pas s'écrire. Seuls ceux qui les ont autrefois ressentis peuvent dons connaître les sensations créées ; et même pour eux, il est difficile de les faire ressusciter. Dans René, Chateaubriand cherche à exprimer ses sensations ; il se demande comment exprimer cette foule de sensations fugitives qu'(il) éprouvait dans (ses) promenades Ses sensations sont tellement fugitives qu'elles en deviennent inexplicables et (in)exprim(ables) Les mots sont impossibles. [...]
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