Définir ce que l'on peut considérer comme de l'art vrai, de l'art confirmé, ne peut se faire sans de nombreuses réflexions et une part de subjectivité. En effet, chacun recherche dans un livre des éléments différents, et l'appréciation d'une oeuvre ne peut être équivalente pour tous. Emil Cioran a déclaré : « Il n'est pas d'art vrai sans une forte dose de banalité. Celui qui use de l'insolite d'une manière constante lasse vite, rien n'étant plus insupportable que l'uniformité de l'exceptionnel ». Cet auteur a donc pour critère de jugement celui de l'équilibre entre « banalité » et « insolite », avec néanmoins une préférence allant à une plus grande partie de banalité. Mais sa prise de position peut-elle se vérifier concrètement par des oeuvres ? C'est ce à quoi nous allons tenter de répondre à l'aide d'exemples littéraires ...
[...] En effet, il s'agit de disputes ou de débats dans lesquels chacun peut se reconnaître, qui n'ont rien de particulier dans le fond. C'est ce qui permet d'ailleurs au lecteur de s'imprégner du livre, et, mieux encore, de parfois pouvoir s'y reconnaître. Les caractères des personnages sont tels que chacun peut, à un moment ou un autre, trouver une part de lui-même dans un passage, ou même une réplique, de la pièce. C'est ainsi que l'on se rend compte que le charme de l'œuvre se trouve justement dans la possibilité qu'elle offre au lecteur de s'en imbiber complètement, de s'y retrouver. [...]
[...] Emil Cioran a déclaré : Il n'est pas d'art vrai sans une forte dose de banalité. Celui qui use de l'insolite d'une manière constante lasse vite, rien n'étant plus insupportable que l'uniformité de l'exceptionnel Cet auteur a donc pour critère de jugement celui de l'équilibre entre banalité et insolite avec néanmoins une préférence allant à une plus grande partie de banalité. Mais sa prise de position peut-elle se vérifier concrètement par des œuvres ? C'est ce à quoi nous allons tenter de répondre à l'aide d'exemples littéraires. [...]
[...] A force d'exceptionnel, Voltaire tombe dans l'ennuyeux, par le trop plein d'imaginaire qu'il provoque chez le lecteur. Ce cas démontre donc ce qu'évoque Emil Cioran dans sa déclaration, à savoir l'insolite de manière constante et l'uniformité de l'exceptionnel qui lassent le lecteur plutôt que le divertir. Après avoir considérer les cas où l'on observe une très grande part de banalité et une majorité d'insolite, il est maintenant utile d'exposer des œuvres où l'on trouve un mélange des deux aspects. Le premier exemple à étudier est celui du récit autobiographique de Nathalie Sarraute, Enfance L'auteur a ici évoqué des souvenirs d'enfance, de manière très spontanée, alors qu'elle avait 83 ans au moment de la rédaction. [...]
[...] C ?est dans cette oscillation entre insolite et exceptionnel que réside tout l'attrait du livre. Le second auteur que l'on peut citer dans ces illustrations d'équilibre est Eric-Emmanuel Schmitt, avec sa pièce de théâtre intitulée Hôtel des deux mondes Dans ce chef-d'œuvre, l'auteur a utilisé l'imagine fictive d'un hôtel où résideraient des patients dans le coma en attendant d'en sortir, que l'issue soit la mort ou la vie. D'autre part, on trouve dans cette pièce des questionnements, des remises en questions, des sentiments et des réactions des plus banals pour l'Homme. [...]
[...] On réalise aisément que trop d'insolite lasse vite, diminue l'intérêt porté par le lecteur, et qu'il conduit vite au prévisible. Quant aux éléments banals, il est évident qu'il est plus facile d'en user pour atteindre le lecteur, mais il faut toutefois parvenir à éviter de tomber dans l'ennui. Il apparaît donc que la meilleure solution réside dans le compromis des deux, afin de donner au lecteur de quoi se divertir, mais en lui permettant aussi de se retrouver dans sa lecture, de pouvoir s'approprier le livre et de ne pas se sentir totalement étranger à sa lecture. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture