Jacques le Fataliste et son maître répond à certains critères du roman picaresque, genre aux origines du roman d'apprentissage. Dans ce dernier, un personnage - généralement de condition pauvre - entreprend un trajet romanesque qui aboutit à l'affirmation de l'identité du personnage, à son intégration voire à son accomplissement dans la société. Dès lors, ce roman peut-il être qualifié de roman d'apprentissage ?
[...] Ironiquement, il imagine, en utilisant le conditionnel, les péripéties romanesques qu'il pourrait ajouter aux évènements: Qu'est ce qui m'empêcherait de marier le maître de le faire cocu ? nous demande t-il. L'assimilation du roman à une histoire totalement fictive porte condamnation au nom de la vraisemblance de toute fiction. III Originalité de Diderot /à la recherche de la vérité, du réel. Un apprentissage de la vie même. Une mise en scène de la réalité Refus de la conception traditionnelle du roman ; Un roman de la réalité Mon projet est d'être vrai -refus de l'intrigue : Les évènements ne s'enchaînent pas logiquement et détruisent l'idée d'évolution. [...]
[...] L'évolution d'un homme ne peut être planifiée comme elle l'est pour un personnage de roman d'apprentissage. -Diderot refuse d'être un narrateur omniscient, feinte de ne pas connaître la vie, les pensées des personnages. Diderot en effet ne connaît pas les amours de Jacques car il n a que Jacques qui les sache Comme dans la réalité, les hommes ne connaissant pas les pensées des autres. Diderot n'est pas démiurge mais témoin des actes de ses personnages. Tel un historien, il refuse d'inventer des faits. [...]
[...] Une réflexion sur le sens de la vie Une réflexion sur le sens de la vie s'amorcent comme le fait pressentir le titre ; Jacques le Fataliste. En effet, Jacques jette un regard rétrospectif sur sa vie et dit par exemple Sans ce coup de feu, par exemple, je crois que je n'aurais été amoureux de ma vie, ni boiteux Dès l'incipit s'engagent alors de grandes questions philosophiques sur la fatalité, la liberté, la Bien et le Mal ou encore l'existence de Dieu. Les récits enchâssés permettent aussi de soulever des questions en matière de morale. [...]
[...] II/En quoi il diffère d'un roman d'apprentissage ? Des personnages qui n'évoluent pas mentalement -Les maigres péripéties ne permettent pas aux personnages d'évoluer. Or Diderot croit à la valeur de l'expérience qui fonde notre connaissance. En vrai sensualiste, il pense que les sensations sont un moyen de nous confronter au monde et faire naître nos idées. la fin du roman, le maître est en réalité un homme sans morale. Ce noble sans argent se laisse manipuler par des escrocs. Et avant de disparaître du roman, il tue le chevalier Saint Ouin et fuit. [...]
[...] - goût pour la mobilité : structure complexe du roman : tout change constamment comme la vie. Rien n'est déterminé, le voyage de Jacques est celui de la vie. L'incompréhension du lecteur devant cette forme nouvelle, sans cohérence au premier abord symbolise peut être une incompréhension de l'homme face à son destin indéfini. vers un apprentissage des grandes questions de la vie : question sur le destin de l'homme dès l'incipit est ce que l'on sait où on va ? [...]
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