Dissertation sur les notions de corps et d'âme dans Gargantua de Rabelais à partir de ce commentaire de Bakhtin : « Rabelais oppose donc la chair humaine (et le monde alentour en contact avec elle) non seulement à l'idéologie ascétique, médiévale, de « l'au-delà », mais aussi à la licence médiévale, à ses pratiques grossières. Il veut redonner au corps son vocabulaire et son sens, son idéal antique, et en même temps rendre au verbe et au sens leur réalité et leur matérialité. ».
[...] Il veut redonner au corps son vocabulaire et son sens, son idéal antique, et en même temps rendre au verbe et au sens leur réalité et leur matérialité. Ce que le critique littéraire russe a voulu énoncer par là est que Rabelais met plusieurs éléments en rivalité dans son œuvre. Tout d'abord, le corps contre la vie monacale et ses règles, ses normes excessives. Puis toujours le corps, cette fois contre la transgression totale des règles et des usages dus à l'athéisme, contre la débauche. [...]
[...] La place importante du savoir, où la compréhension est favorisée. Suite à toutes ces analyses, nous constatons que Rabelais accorde une place très importante au savoir, et plus précisément à la compréhension qu'il ne faut donc pas confondre avec la simple assimilation. Cette idéologie est illustré particulièrement par Ponocrates, précepteur humaniste, qui transforme son élève en puit de science, tout en soignant son corps. Grâce à un horaire rationnel, il lui permet d'aborder toutes les branches du savoir. Des exercices physiques méthodiques complètent l'instruction comme nous le voyons au chapitre XXIII par exemple. [...]
[...] Frère Jean est donc valorisé, non pas malgré ses excès mais grâce à eux. Par ceux-ci, il déclenche le rire, ce qui permet à Rabelais de contester l'esprit sérieux. Il incarne la culture populaire et montre les limites de la mesure. Un langage cru et non médiateur, pour redonner une humanité au corps (Rabelais médecin). Rabelais utilise une certaine sorte de vocabulaire dans son Gargantua. L'ensemble de ces termes est propre à un domaine, celui de la matérialité, c'est-à-dire de la réalité concrète. [...]
[...] Rabelais réalise dans cette œuvre la synthèse entre la tradition comique carnavalesque médiévale et l'énergie des nouveaux savoirs de la Renaissance. Donc l'excès et la sagesse s'articulent pour faire comprendre au lecteur qu'il ne faut pas tomber dans l'outrance, qu'il faut trouver un juste milieu. Une intention sérieuse et un sens profond se cachent sous l'aspect grotesque et fantaisiste. Puis nous pouvons déduire que Rabelais emploi le discours carnavalesque car il est le seul apte à rendre compte de la multiplicité de la vie, de sa division en plusieurs éléments. Il concilie culture savante et tradition populaire. [...]
[...] Un équilibre également entre les savoirs théoriques et pratiques. Et puis aussi très important, un équilibre du travail et de la détente : on se livre une fois par mois à une journée de récréation. L'absence de contraintes est corrigée par l'éducation. L'éducation humaniste est décrite dans ce texte par Rabelais comme l'accumulation de savoirs et de savoirs faire. Il en fait l'éloge un peu hyperbolique où l'on fait usage de chaque instant de la journée ce qui amène à une rentabilisation de tous les moments. [...]
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