Si le spectacle comique peut être considéré avant tout comme un divertissement, c'est-à-dire un agrément, un amusement, un plaisir, une récréation, et si l'on peut dire aussi, que longtemps les spectacles comiques ont été créés dans ce but, on ne doit cependant considérer que ce seul aspect. Très vite, le spectacle comique a eu d'autres visées ; s'il continue certes à divertir, il ajoute d'autres ingrédients. Le spectateur, tout en continuant à le faire rire, est amené de temps à autre à réfléchir, à penser, à apprendre ou à découvrir, grâce au spectacle qu'on lui propose. Le rire, au départ sans arrière-pensée, devient sourire, riche d'idées suggérées ou défendues à l'aide du comique (...)
[...] Remercions-les d'avoir su nous faire rire, intelligemment, le plus souvent. Ils nous ont fait rire l'un et l'autre, à deux siècles d'intervalle, en utilisant des techniques diverses ; que ce soit le comique de gestes qui rappelle la farce, et le comique de mots (les répétions chères à Molières) pour le rire-divertissemnt, ou que ce soit le comique de situation et de caractère qui met en scènes les travers de ceux qu'ils montrent, nous obligeant à réfléchir, dans un second temps, même si le rire est présent. [...]
[...] Ne voulait-il pas leur montrer leurs travers ? Du rire à la réflexion il n'y avait qu'un pas. D'ailleurs ses contemporains l'ont bien franchi ce pas, et ont compris que même le rire pouvait être dangereux puisque certaines de ses pièces ont été interdites. Le rire peut donc gêner. Si le rire peut distraire seulement, s'il peut faire penser aussi, il peut aussi vous enrichir. Il peut vous mener au plaisir de l'enchantement, quand le rire est fin et intelligent, qu'il joue avec de belles images et de jolis mots. [...]
[...] Trois cent vingt-sept ans plus tard, on en rit encore. Rire n'empêche pas de penser ou de réfléchir ! Le spectacle qui nous est offert met en scène des êtres humains qui par certains côtés sont proches de nous. On apprend à se reconnaître, à découvrir certains de nos défauts ou de nos principes. A l'époque de Molière, l'autorité du père est tellement forte qu'il est difficile de s'y soustraire. Ainsi le mariage pose souvent problème aux jeunes ; nous le voyons dans les Fourberies, et il faut toute la ruse d'un Scapin pour berner les pères et permettre aux fils de vivre plus librement. [...]
[...] L'on sourit, ravi, de ce qu'on vient d'entendre. Ce n'est plus un rire franc, ce n'est que sourire. Il ne fait pas autant de bruit dans une salle qu'une scène de bastonnade, mais il comble de bonheur ceux qui en profitent. Ecoutons Cyrano revenir de la lune, et tenir à De Guiche, un discours illuminé ! Pourtant à l'Acte le rire se faisait braillard, un peu farceur :"Gros homme, si tu joues Je vais être obligé de te fesser les joues!" ou encore "Bon ! [...]
[...] Très vite, le spectacle comique a eu d'autres visées ; s'il continue certes à divertir, il ajoute d'autres ingrédients. Le spectateur, tout en continuant à le faire rire, est amené de temps à autre à réfléchir, à penser, à apprendre ou à découvrir, grâce au spectacle qu'on lui propose. Le rire, au départ sans arrière-pensée, devient sourire, riche d'idées suggérées ou défendues à l'aide du comique. Le spectacle comique fait rire le spectateur pour le distraire, pour lui faire oublier ses soucis et les difficultés de sa vie. [...]
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