"Pensez-vous que les oeuvres littéraires soient un bon moyen d'agir sur le monde ? Vous argumenterez votre réponse à partir des textes du corpus et de vos lectures scolaires et personnelles." Ce sujet très difficile, est ici traité de manière méthodique et fort intelligente, s'appuyant ainsi sur les incontournables de la littérature française, tels Candide, Les Misérables, L'Esprit des lois, ou encore Le Deuxième Sexe [...], mais en allant encore plus loin, et en citant, des auteurs anglo-saxons, allemands, et même des artistes hongrois...
[...] Une thèse semblable à celle défendue par DE JAUCOURT se retrouve également dans le conte philosophique de VOLTAIRE, Candide, avec un même registre pathétique, encore plus accentué d'ailleurs par un champ lexical de la tristesse et du désespoir très abondant : "Eh mon Dieu "Il versait des larmes en regardant son nègre, et en pleurant il entra dans Surinam." "cette abomination" "l'état horrible" Les textes 3 et quant à eux, nous montrent tous deux, sous forme de dialogue entre deux interlocuteurs (l'un étant favorable à l'esclavage, l'autre y étant strictement opposé et ayant des arguments naturellement plus réfléchis et plus vraisemblables que son contradicteur qu'il n'y existe pas "d'esclaves-nés" mais uniquement des hommes qui naissent libres et égaux, les Indiens, aussi bien que les Noirs. Enfin, l'extrait de Voyage au bout de la nuit nous présente un personnage vulgaire et détestable, au discours saumâtre, et perdant ainsi aux yeux du lecteur toute forme de crédibilité, de par son vocabulaire limité, son langage familier, péjoratif et plus qu'exagéré : "Y'a pas cent nègres dedans, mais il font un bouzin comme dix mille ces tantes "Les nègres [ . ] c'est tout crevés et tout pourri ! [...]
[...] On retrouve souvent le registre humoristique et le registre didactique ou critique. Il permet de répandre une doctrine et la met a portée de tous pour persuader plus aisément son public. Voltaire, qui a souvent utilisé cette forme littéraire pour instruire ses concitoyens, les appelait "petits morceaux de philosophie allégorique". Ce genre permet au lecteur d'interpréter le texte, il y plusieurs sens selon le niveau du lecteur. [...]
[...] En utilisant, et nos sentiments, et notre perspicacité, ils renforcent notre adhésion à leurs positions, favorisant ainsi le gratifiant jeu de l'échange intellectuel. Cependant, encore faut-il que le lecteur ait l'esprit critique nécessaire à une lecture complète et intelligente, en n'oubliant pas de se méfier des auteurs obscurcis, dévoués aux régimes totalitaires, par exemple . D'autre part, il est également nécessaire de s'adapter à l'esprit de son temps, d'autant plus qu'aujourd'hui, à notre plus grand regret, la littérature, souvent prisonnière de sa complexité, semble avoir été devancée par diverses formes d'art, dont plus particulièrement, la musique, et la comédie, mais aussi la peinture, ou encore la bande dessinée, et la photographie. [...]
[...] Enfin, laissant place au dialogue, l'essai semble être le contraire d'une réflexion arrivée à son stade terminal, idée qui peut séduire des lecteurs plus mûrs et cultivés, et, si l'œuvre est bien ficelée, le message peut être tout à fait convainquant. Subséquemment, que ça soit par le biais de l'essai, ou bien par le biais de l'apologue, la littérature a permis en toute époque, de faire plus ou moins évoluer les mentalités. Or, il faut tout de même reconnaître que mal utilisée, ou détournée de sa mission bienfaitrice, cette redoutable arme peut se révéler futile, voire catastrophique à l'égard de l'Humanité . [...]
[...] Quant à Gavroche, gamin de Paris, il sera tragiquement assassiné, en chantant sur une barricade . Selon Victor HUGO lui-même, cette histoire "visait à dénoncer la dégradation de l'homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l'atrophie de l'enfant par la nuit." Utopia, de l'homme de lettres et humaniste anglais Thomas MORE, aborde des thèmes tout aussi profonds ; l'œuvre retrace l'histoire, et décrit sa vision d'une société idyllique, extraordinairement égalitariste, et ignorant tout domaine privé ; cet idéal, repris maintes fois encore par des écrivains tels François RABELAIS, est à l'origine-même du mouvement communiste, puisque rappelons que les socialistes du XIXème siècle, et les fouriéristes en particulier (du nom de Charles FOURIER, philosophe et économiste, qui, parti d'un blâme de l'inégalité sociale, en est arrivé à dresser le plan d'une cité harmonieuse, le phalanstère, où chacun parvient à s'épanouir dans son travail, devenu une valeur principale.) Malgré tout, la parabole, développée par le christianisme reste certainement le récit moralisateur le plus grandiose, le plus complexe (et ayant fait le plus de fidèles) ; dans le Nouveau Testament de la Bible les évangiles rapportent les paroles de Jésus sous forme de court récit fictif apportant un enseignement basé sur l'amour de l'Humanité fils prodigue", Evangile selon Saint Luc -32). [...]
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