Zola, comme de nombreux autres écrivains, a pris position dans les grands combats de son temps. Il écrit même qu'il « aurait voulu aplatir le monde d'un coup de [sa] plume ». La littérature peut-elle métamorphoser les moeurs ? A-t-elle le pouvoir d'intervenir sur le monde et les consciences ? Cette dissertation vise à expliciter le rôle de l'écrivain et celui de la littérature ainsi que les moyens mis à sa disposition pour atteindre son but : transformer les mentalités. Mais l'écrivain n'avance-t-il pas sur un chemin semé d'embuches ? Quelles limites peuvent entraver sa route ?
[...] Zola définit ainsi la mission sociale de l'écrivain : faire progresser le monde et les mentalités dans le but de conduire l'Humanité vers le Bonheur. Mais, dans quelle mesure l'écrivain peut-il influencer la société par l'écriture ? Si la littérature possède la capacité de transformer la vie en employant toutes sortes de moyens, elle peut parfois se heurter à des obstacles qui peuvent s'avérer insurmontables. De nombreux auteurs ont, comme Sartre, pris leur plume pour épée s'engageant ainsi dans la société pour analyser le monde dans l'espoir de le changer. [...]
[...] Force est de constater le pouvoir de la littérature dans la mesure où lorsqu'un régime dictatorial (ou qui prend le pouvoir par la force) s'installe dans un pays, il s'empresse de museler les auteurs. Cette réaction des régimes politiques tend, en effet, à prouver l'importance et l'influence de la littérature, d'où la nécessité de lui faire obstacle. Pour mettre en place une répression efficace, rien ne vaut la censure qui constitue un moyen d'atténuer, voire d'anéantir parfois, la portée de la littérature. Molière ainsi, participer à la dénonciation de l'hypocrisie des faux dévots en écrivant la pièce intitulée Tartuffe. [...]
[...] Les moyens engagés dans cette révolution des mentalités sont nombreux et divers, et les écrivains ne manquent d'ailleurs pas de ressources pour persuader les lecteurs du bien fondé de leurs œuvres. En effet, l'apologue, comme le dit Zola, paraît être un bon moyen pour engager les lecteurs à changer. Constitué d'un récit bref, le plus souvent en prose, et d'une morale ou d'une réflexion, l'apologue semble être le genre idéal pour persuader un lectorat friand d'histoires narrant les aventures rocambolesques d'un héros toujours en quête du bonheur. [...]
[...] De même, Desnos prend parti contre l'occupation allemande en France, dans Ce cœur qui haïssait la guerre poème publié clandestinement durant la seconde guerre mondiale. Ce texte constitue une dénonciation directe du régime Hitlérien et constitue une provocation, un cri de révolte en faveur de la liberté. Certains auteurs n'hésitent donc pas à s'engager dans la société pour soulever ses problèmes, ses dysfonctionnements ; malgré tout, pour toucher les lecteurs, les écrivains se doivent d'user de persuasion, d'employer tous les moyens nécessaires pour rallier le peuple à leur cause. [...]
[...] C'est ainsi qu'Hugo définit la mission du poète dans Les Rayons et les Ombres, œuvre poétique connue pour le texte intitulé Fonction du poète Hugo perçoit le poète comme un élu, un intermédiaire entre Dieu et les hommes, chargé de guider le peuple dans la bonne direction ; c'est pourquoi il considère que le poète écrit pour tous et que tout individualisme doit être banni de la poésie. Il peut offrir, grâce à la poésie, un nouvel avenir au peuple, le guider vers la voie du Progrès et du Bonheur. Telle une lumière, il éclaire les âmes pour les éveiller et les éduquer. De plus, l'auteur n'hésite pas à prendre part dans les combats de son temps. [...]
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