Dissertation explorant la valeur littéraire d'un des journaux intimes de Baudelaire : Mon coeur mis à nu. "Je peux commencer Mon coeur mis à nu n'importe où, n'importe comment, et le continuer au jour le jour, suivant l'inspiration du jour et de la circonstance pourvu que l'inspiration soit vive" est la première note de Mon coeur mis à nu. Ce journal intime écrit bien après la parution des oeuvres majeures de Baudelaire a pourtant, pour certains, une valeur indéniable. On peut ainsi se demander en quoi consiste cette dernière.
[...] Être celui qui insulte, qui tourne en dérision, le préserve, peut-être de façon illusoire, d'être la victime ce que l'on retrouve dans Le Spleen de Paris (dans L'horloge ou La femme-sauvage et la petite-maîtresse III Impertinence de Baudelaire, Baudelaire provocateur Mais, Baudelaire est, avant tout, un provocateur : il n'hésite pas à passer pour un blasphémateur, il confirme son dandysme et va parfois jusqu'au caricaturiste. Baudelaire est un provocateur dans l'emploi des mots et des thèmes choisis : “Qu'est-ce que l'amour ? le besoin de sortir de soi. L'homme est un animal adorateur. [...]
[...] Cependant, Paul Claudel, lui, écrit que Mon cœur mis à nu est la véritable clef de Baudelaire. II Colères de Baudelaire, rancunes, haines : comment les traduit-il ? Baudelaire, dans ces notes, déverse tout son fiel que ce soit contre des individus précis qu'il côtoie et des écrivains, ou les français et les belges, ou encore les femmes : La première attaque se trouve au numéro XIV (pour information : tous les fragments sont numérotés), elle concerne la princesse de Metternich qui était intervenue pour faire jouer à Paris, Tanhauser de Wagner qui fut très décrié et dont Baudelaire fut un grand défenseur ; Baudelaire évoque ce qu'il a écrit pour prendre son parti et celui de Wagner et celle-ci ne lui a pas répondu. [...]
[...] Les littérateurs d'estaminet appellent cela le sel gaulois. Bel exemple de la bassesse française, de la nation qui se prétend indépendante avant toutes les autres”. C'est encore ce public qui a condamné ses poèmes qu'il attaque dans le XLVI : “Tous les imbéciles de la Bourgeoisie qui prononcent sans cesse les mots : immoral, immoralité, moralité dans l'art et autres bêtises me font penser à Louise Villedieu, putain à cinq francs, qui m'accompagnant une fois au Louvre, où elle n'était jamais allée, se mit rougir, à se couvrir le visage, et me tirant à chaque instant par la manche, me demandait, devant les statues et les tableaux immortels, comment on pouvait étaler publiquement de pareilles indécences”, cette comparaison est utilisée pour bafouer cette bourgeoisie qui avait jugé certains de ses poèmes immoraux. [...]
[...] A la mort de celui-ci, ils tombent entre les mains d'Eugène Crépet, puis de Barenton, puis de Gabriel Thomas, puis de Marcel Bénard et enfin, d'Armand Godoy. Il y a donc eu plusieurs éditions : en 1887, Eugène Crépet publie le texte numéroté suivant l'ordre paginal du manuscrit avec un retranchement d'une valeur de 2 pages. En 1908, publication quasi intégrale dans les œuvres posthumes. En 1909, 1ere édition séparée Mon cœur mis à nu et Fusées. Puis, une en 1919, une autre en 1930 et une encore en 1937. [...]
[...] Aussi est-elle toujours vulgaire, c'est à dire le contraire du dandy”, il utilise l'ironie : me suis toujours étonné qu'on laissât entrer les femmes dans les églises. Quelle conversation peuvent-elles tenir avec Dieu? (dans le XXVII) qui reprend ce qu'il avait déjà écrit dans L'oeuvre et la vie d'Eugène Delacroix : il avait exclu la femme de sa vie. Musulman il ne l'eut peut-être pas chassée de sa mosquée mais il se fut étonné de l'y voir entrer ne comprenant pas très bien quelle conversation elle peut tenir avec Allah”. [...]
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