Dissertation proposant une réflexion sur le procédé de photographie à partir de l'ouvrage « La chambre claire », de Barthes.
[...] Elle apparaît tout d'abord lorsqu'il parle d' essence précieuse de mon individu On connaît le moi on se rend compte de nous-mêmes en train de penser, de notre paraître sur lequel nous pouvons influer. Le Moi profond comme on le sait implique une connaissance de la philosophie et renvoie à un vocabulaire pompeux souvent utilisé plus ou moins à bon escient. La photographie, selon Barthes, est peu subtile sauf chez les grands portraitistes. Cette phrase est plutôt étonnante surtout lorsque l'on sait qu'elle est l'un des principaux médiums artistiques. [...]
[...] Ils sont partout : dans les médias, la publicité et même en art. On se doit de présenter un physique parfait (allure saine, athlétique et sophistiquée) sans oublier une morale au-dessus de tout soupçon (altruisme, aide humanitaire, gentillesse). Les icônes sont plutôt extrêmes. On passe de l'incarnation du bien au mal en quelques images, sans oublier la suffisance des gens riches ou qui ont le savoir. La photographie semble incapable d'essentialiser la réalité. En effet, peut-être à cause de sa vraisemblance, la photo nous apparaît comme un mécanisme froid. [...]
[...] La mère de Roland Barthes ne se débattait pas avec son image. On peut observer les différences de vocabulaire. Alors que sa mère se prêtait à la photographie, Barthes pose. De plus, l'ironie latente, presque blasée de Barthes, provient peut-être aussi du grand engouement qu'ont eu les gens dans les années 1950 et 70. Les marchés des tirages photographiques ainsi que les galeries se sont beaucoup développés à cette époque-là. La photo devient objet de transaction. Nous sommes loin de la texture morale fine de l'époque classique. [...]
[...] Mais elle peut tout de même tenter de saisir une essence : une personnalité Etre photographié en le sachant »implique l'action de se constituer en train de poser Le spectateur doit être capable de voir qu'on est un type bien Il ne cesse de [s]'imiter La photographie dégage un sentiment de fausseté et d'inauthenticité, même si, par sa vraisemblance, elle semble agir presque comme une preuve scientifique. Ainsi, malgré la place primordiale d'un référent, le sujet semble transcendé par le besoin de se présenter au mieux. Nous, êtres charnels, devenons alors une image. Un problème se pose alors : quelle image renvoie- t-on ? Il y a une véritable interrogation sur le paraître. Or, si l'on pose, cela veut bien dire que l'on veut se montrer d'une certaine manière. [...]
[...] Le ça a été implique que quelque chose a existé, même s'il n'est plus là, sa présence demeure grâce à mon regard. La temporalité est étirée. Le passé et le présent se mélangent. Nous sommes dans un temps indéterminé. Lorsque j'observe une photo, je suis attiré et transporté dans un passé. La photographie agit comme une preuve du passé. Quelque chose a existé mais n'est plus là et ma force imaginative m'envoie dans le futur. En effet, le présent tente de reconstituer ce passé déjà fini et crée ainsi un futur hypothétique. [...]
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