Dissertation traitant des différent aspects de l'apologue dans Candide, avec en particulier un développement sur les différentes utopies de ce conte, ainsi que les leçons à en tirer. Qu'est-ce qu'un apologue ? Quel en est sa définition ? En quoi Candide est un conte ? Quelles sont les différentes utopies contenues dans Candide ainsi que leur portées et but ? Quelles sont les leçons à tirer de Candide ?
[...] L'apologue dans Candide. Candide, un apologue Précisions sur le programme . Le programme de première envisage l'étude de l'argumentation sous deux formes: la délibération, qui est la confrontation directe d'idées et de prises de position débouchant sur un jugement, et l'argumentation indirecte, où une de position se manifeste moins par un débat ouvert que par des voies visant à susciter une adhésion par l'agrément Le programme prévoit donc l'étude de genres littéraires argumentatifs (ou littérature d'idées) tels que l'essai, le dialogue ou l'apologue. [...]
[...] La troisième et dernière utopie est celle, finale, du jardin de la Propontide. L'utopie ici n'est plus vraiment critique mais offre un idéal réaliste pour être heureux : cet idéal voltairien exprimé par Candide dans sa célèbre formule conclusive Il faut cultiver notre jardin évoque déjà celui de l'entreprise de Ferney où se retirera Voltaire et renvoie aux valeurs bourgeoises de la propriétés et du travail. L'argumentation contestataire est donc voilée, réalisée par le biais du récit et de l'utopie; Voltaire ne cesse, en utilisant tous les genres et toutes les tonalités, de dissimuler ses critiques en laissant au lecteur le soin de formuler lui-même la dénonciation: Les livres les plus utiles sont ceux dont les lecteurs font eux-même la moitié (préface du Dictionnaire philosophique) III) La (ou les) leçon(s) de Candide Voltaire intitule le dernier chapitre de Candide Conclusion ce singulier pourrait aisément être remplacé par un pluriel car plusieurs conclusions s'offrent au lecteur attentif . [...]
[...] La deuxième utopie est celle de l'Eldorado, la plus importante puisqu'elle occupe deux chapitres au milieu même du conte. La description merveilleuse du luxe, du raffinement, de la richesse et de la grandeur de ce petit paradis masque à peine les critiques de Voltaire: l'éloge du bien-être, du sens de l'accueil, de l'absence de procédé de répression et de la place accordée aux sciences est à même, par effet de contraste, d'exposer les dysfonctionnements de la société contemporaine de l'auteur. [...]
[...] c'est Martin qui l'énonce: travailler sans raisonner; c'est le meilleur moyen de rendre la vie supportable Cette leçon est complétée par la célèbre formule finale: candide coupant la parole à Pangloss signe de son indépendance d'esprit à l'égard d'un maître qu'il écoutait attentivement au début du conte affirme: Il faut cultiver notre jardin Cette leçon n'est pus critique, telle l'injonction il faut se taire mais pratique. Comme le dit et le montre le sage vieillard qui cultive avec ses enfants ses vingt arpents de terre et qui semble avoir trouvé le bonheur, le travail éloigne de nous trois grand maux, l'ennui, le vice et le besoin. Il faut travailler la terre qui apporte richesses et prospérité, mais aussi savoir faire fructifier ce que l'on possède: de cultiver à se cultiver, il n'y a qu'un pas. La leçon de Candide est donc une morale de l'action. [...]
[...] Mais chaque chapitre forme un tout autonome et rend compte d'un épisode particulier délimité par un début à effet et par une clausule indiquant un point final provisoire.: ainsi Candide ayant été chassé du château de Thunder-ten- tronckh, le trait conclusif et tout fut consterné dans le plus beau et le plus agréable des châteaux possibles se relie à l'initial du chapitre suivant Candide, chassé du paradis terrestre, marcha longuement Le thème du voyage est aussi un atout supplémentaire à la dynamique du récit. René Pomeau souligne l'importance pour Voltaire de cette thématique qui structure Candide et qui est propre à enchanter le lecteur. Il ne faut pas oublier que le XVIIIème siècle est marqué par le goût de l'exotisme, par l'attrait des voyages et pas un cosmopolitisme naissant. Et la découverte d'autres contrées ouvre la voie à une comparaison entre les sociétés, comparaison susceptible d'en indiquer les forces et les faiblesses. [...]
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