Bruges la Morte nous offre une vision embrumée d'un homme, Hugues, qui, ne pouvant supporter la mort de sa femme, va se rendre à Bruges ville qui lui permettra de rester dans son deuil et dans son état d'esprit. Un jour où il marchait dans la rue il croise Jane, une femme qui ressemble trait pour trait à sa femme à tel point qu'il la prend pour une réincarnation de son épouse. Après avoir fait sa connaissance, Jane deviendra sa maîtresse. A mesure que le temps passe Hugues, essayant a tout pris de superposé l'image de sa femme a celle de Jane, remarque toute les différences entre elles. Et lorsque celle-ci ira jusqu'à toucher aux cheveux de sa femme, précieuse relique que Hugues conservait dans un coffret de verre, et à se moquer de lui, il la tuera, revenant ainsi a la situation initiale du veuf et de son deuil in surmonté (...)
[...] A nouveau l'inégalité, l'équilibre n'est jamais vraiment trouvé dans cette histoire (15 chapitres pages ) on passe bien par l'horizontal à certains moment mais aussitôt on repart d'un coté ou de l'autre. La fiction et la réalité suivent exactement le même chemin ici : si à un moment on arrive à avoir une vision objective de la réalité s'est pour mieux s'en éloigner juste après. Le rêve est irréalisable, la réalité impossible à atteindre : on ne peut attendre plus de la perfection qu'elle ne dure qu'un instant. [...]
[...] Et sa morte était Bruges Il cherchera partout à retrouver sa morte que ce soit dans la ville p.54 aimait cheminer aux approches du soir et chercher des analogies à son deuil dans de solitaires canaux et à d'ecclésiastiques quartiers ou dans les monuments p. 73-74 Il cherchait en lui le souvenir de la morte pour l'appliquer à la forme du tombeau [ ] et imaginer tout celui-ci, avec un autre visage On voit bien ici que Hugues cherche a déformer la réalité à l'adapter à sa vision des choses, le fantasme et la fiction prenne le dessus. Quand on ne peut atteindre ce que l'on cherche, on trouve des substituts. [...]
[...] Hugues ne tente rien, il a tout de suite décidé de son sort. Il a agit sans réfléchir ayant une idée précise de ce qu'il cherche. Il est parfois plus facile de fuir la réalité plutôt que de la voir en face, trop difficile à affronter, comment continuer à vivre après ça ? Le monde continue pourtant de tourner, le temps passe et on apprend à vivre avec cette plaie qui si elle est toujours présente arrive parfois à se faire oublier. Mais Hugues n'arrive pas à continuer à vivre. [...]
[...] Rêve une fois de plus il n'a jamais vraiment retrouvé sa femme morte ce n'est qu'une courtisane qui en veut à son argent. Mais lorsque celle-ci commet le blasphème impardonnable de toucher au cheveu de la morte s'en est trop pour Hugues qui sous le coup de la colère l'étrangle avec les propres cheveux de sa femme. Il réalise ainsi le sentiment que l'on a toujours lorsqu'on perd quelqu'un : qu'il y avait toujours une part de notre responsabilité en jeu. En outre il revient aussi à la situation initiale : le veuf et sa femme morte. [...]
[...] On pourra donc voir à quel point Hugues s'éloigne du réel : de la mort de sa femme. Plus particulièrement par rapport à la ville et à Jane. Jusqu'au point de rupture ou la réalité le rattrapera un court instant pour s'enfuir toujours plus loin. Le personnage que l'on accueille au début du récit est un homme brisé qui ne pouvant surmonter son deuil s'y enferme et n'essaie même pas d'en sortir. p se décida pourtant à sortir, non pour chercher [ ] quelques remèdes a son mal. Il n'en voulait point essayer. [...]
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