Tout d'abord, il convient de s'accorder sur la nature de la victime, c'est-à-dire de l'entité qui souffre, qui pâtit d'une injustice ou d'une situation défavorable. Cette victime peut être une autre personne, soi-même, voire une réalité physique ou une idée.
Le premier type de victime, celui qui vient spontanément à l'esprit, est celui du tiers qui se sent - à tort ou à raison - agressé par la réussite de l'Heureux. Les illustrations d'une telle situation sont nombreuses.
Ainsi, plus personne ne conteste que notre confort d'Occidentaux, basé sur l'aisance matérielle, qui facilite également notre vie relationnelle, se construit en grande partie sur l'exploitation des habitants du tiers-monde. Ces facilités dues à notre richesse conduisent au bonheur mais maintiennent cette main-d'oeuvre bon marché dans l'esclavage (...)
[...] Dissertation : Il n'y a pas de bonheur sans victime. (Alexis Curvers) La mode ces dernières années est au bonheur. Il faut être heureux, et cette obligation doit être remplie dans différents aspects de la vie : l'idée est qu'en atteignant le summum de la satisfaction dans un maximum de domaines, on en arrivera à la plénitude absolue, au comblement de tous les désirs, bref au bonheur. Ainsi, de nombreuses publications (magazines, essais à destination du grand public, romans, articles électroniques) nous exhortent à rechercher cet état et nous en donnent le mode d'emploi ; ils traitent du bonheur au travail, en amour, en famille, dans les relations sociales ou par l'aisance économique. [...]
[...] Le vol, la fraude ou l'exploitation sont plus rentables que l'intégrité ; une double vie et des mensonges peuvent combler une vie amoureuse, les barrières sociales sont fragiles si l'on est déloyal, vantard, intimidateur ou suborneur. A l'inverse, les personnes honnêtes, fidèles et discrètes ne récoltent souvent que l'amertume, notamment parce que leur caractère humaniste les pousse à côtoyer toute la misère du monde. Enfin, il peut arriver que le bonheur soit préjudiciable à des éléments physiques. Dans ces cas, c'est souvent l'environnement qui souffre. [...]
[...] On peut y ajouter les gaz à effets de serre, produits par ces véhicules nous permettant de nous rendre où nous voulons dans l'instant, et les pesticides contaminant les nappes phréatiques, après avoir permis la culture de toutes sortes de légumes, fruits et fleurs ravissant les yeux ou le palais. En conclusion, le paradoxe n'est qu'apparent puisque le bonheur est en véritablement dangereux pour tout et tout le monde, hormis pour celui qui est heureux. Il me paraît donc essentiel de faire connaître à tous ses effets profondément négatifs pour qu'il puisse être combattu comme le fléau qu'il représente. [...]
[...] Vient à présent la deuxième sorte de victime, qui n'est autre que l'Heureux lui-même. Comment, lui ? Eh oui, même nimbé de sa réussite totale, il peut souffrir insidieusement des effets pervers de son bonheur. En effet, on peut soi-même ressentir a posteriori les conséquences fâcheuses de sa béatitude : le malheur qui peut surgir à n'importe quel moment se ressent toujours plus durement pour qui a connu le bonheur parfait. De plus, l'ancien Heureux ressent sans peine le fiel à peine dissimulé dans les marques de compassion de ses soi-disant amis ; ceux-ci ne manquent jamais de lui rappeler son état passé et par là sa triste déchéance ainsi que l'échec de sa vie. [...]
[...] Pourtant elle existe indéniablement, c'est le sens de ce qu'affirme Alexis Curvers lorsqu'il dit : Il n'y a pas de bonheur sans victime. Tout d'abord, il convient de s'accorder sur la nature de la victime, c'est-à-dire de l'entité qui souffre, qui pâtit d'une injustice ou d'une situation défavorable. Cette victime peut être une autre personne, soi- même, voire une réalité physique ou une idée. Le premier type de victime, celui qui vient spontanément à l'esprit, est celui du tiers qui se sent à tort ou à raison agressé par la réussite de l'Heureux. [...]
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