Dissertation de niveau première scientifique, de 3582 mots sur le sujet : « Dans Le pacte autobiographique, Philippe Lejeune donne la définition suivante de l'autobiographie : "Récit rétrospectif en prose qu'une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu'elle met l'accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l'histoire de sa personnalité". Cette formule suffit-elle à caractériser dans leur forme, leur contenu et leur fonction les ?uvres que vous avez lues ou étudiées ? »
[...] Ensuite, l'autobiographie se définit par rapport à son contenu, en l'occurrence, le récit d'une vie individuelle. En effet, l'écriture de Soi se caractérise par le regard de l'écrivain sur lui-même, sur son intimité, sur des expériences dont il a été témoin ou acteur. L'autobiographe, parce qu'il s'engage dans un pacte autobiographique avec le lecteur, écrit le récit de ses propres souvenirs, le récit de ce qui l'a formé, de ce qu'il a plus ou moins vécu. L'autobiographie, c'est le récit de soi, comme l'écrivait Jean-Jacques Rousseau au début de ses Confessions, en empruntant pour épitaphe, une citation du poète latin Perse, “Intus et in cute” (“Intérieurement et sous la ce qui traduit son désir d'aller au fond de lui-même. [...]
[...] En effet, l'autobiographie suscite une multitude de stratégies narratives. D'une part, le narrateur peut raconter son passé selon les points de vue du personnages qu'il était, comme lorsque Rousseau entreprend, à la fin du livre I de ses Confessions, le récit du vol des pommes. D'autre part, l'écrivain peut tirer profit du décalage temporel pour porter un regard critique, voire ironique parfois, sur son passé. Rousseau, lorsqu'il annonce sa décision de quitter la maison du comte de Gouvon, fait preuve d'un jugement réprobateur et stigmatise “jusqu'où [son] délire allait dans ce moment”, ainsi que “l'indignité” qu'il a eu de “partir sans remercier M. [...]
[...] Ainsi, dans le livre il est possible de discerner une coupure dans le récit, à la fin de l'épisode de Bossey. Le commentateur J. Starobinskky distingue en effet, selon une symbolique chrétienne, le bonheur d'avant la Chute du malheur ressenti après la Chute, hors de la petite enfance. L'autobiographie, par le choix d'une écriture et celui d'une composition, se constitue comme œuvre d'art mais aussi comme œuvre de réflexion vis à vis du psychologique. En somme, la définition de Philippe Lejeune théorise le genre autobiographique mais en aucun cas elle ne saurait être exhaustive quant à caractériser précisément les fonctions, le contenu et la forme de l'écriture de soi. [...]
[...] Jean-Jacques Rousseau parle ainsi de la nécessité “d'inventer un langage aussi nouveau que [son] projet”. Il affirme “prendre [son] parti sur le style comme sur les choses” et reconnaît chaque chose comme la [sent] . selon [son] humeur”. Le langage que l'écrivain adopte est donc partie inhérente de sa personnalité; la forme qu'il donne à son récit véhicule une partie de lui- même et c'est en cela qu'elle est, au même titre que le contenu, un témoignage de la profondeur existentielle. [...]
[...] Son œuvre restera, après sa mort, l'unique trace de sa vie, à l'image des Mémoires d'Outre-Tombe de Chateaubriand dont l'auteur disait qu'elle “seront un temple de la mort élevé à la clarté de [ses] souvenirs”. Cette clarté symbolise la volonté de l'écrivain de se mettre à nu afin d'offrir à la postérité une vision juste et vertueuse de lui-même et de s'immortaliser, ou du moins de se survivre. Ainsi, Jean-Jacques Rousseau, dans ses Confessions, a toujours nourri le désir de se justifier. [...]
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