Dans sa lettre qui préfigure la publication du recueil "Les châtiments", Victor Hugo énonce clairement son intention de participer à la vie politique, à l'instar de beaucoup d'autres artistes lesquels se veulent également politiquement engagés. L'art comme la littérature ne sont désormais plus des domaines spécifiquement culturels, les artistes s'en servant aussi bien pour partager ouvertement des aspirations politiques que pour en dénoncer les failles. Mais, l'artiste doit-il légitimement prétendre à ce type d'intervention, ou doit-il au contraire s'en abstenir ?
[...] Etes vous de cet avis, selon lequel, l'artiste doit remplir une mission politique ? Dans sa lettre qui préfigure la publication du recueil Les châtiments, Victor Hugo énonce clairement son intention de participer à la vie politique, à l'instar de beaucoup d'autres artistes lesquels se veulent également politiquement engagés. L'art comme la littérature ne sont désormais plus des domaines spécifiquement culturels, les artistes s'en servant aussi bien pour partager ouvertement des aspirations politiques que pour en dénoncer les failles. Mais, l'artiste doit-il légitimement prétendre à ce type d'intervention, ou doit-il au contraire s'en abstenir ? [...]
[...] Un autre atout s'exprime au travers de la philanthropie et l'altruisme de l'artiste. Ce sont en effet ses œuvres uniquement qui vont constituer son gagne-pain, sa volonté de s'acquitter d'une quelconque mission politique est donc dépourvue de la moindre motivation matérielle. Par conséquent, l'engagement de l'artiste se fait de façon tout à fait désintéressée et sincère ; l'artiste s'engage avec ferveur et vigueur pour le peuple. Ces qualités sont omniprésentes dans la lettre écrite par Victor Hugo (citation servant de support à notre réflexion). [...]
[...] Les artistes doivent-ils intervenir dans la vie politique ? [Dans cet extrait d'une lettre qu'il écrit en réponse à son éditeur Hetzel lui-même exilé en Belgique Victor Hugo précise le rôle que doit jouer, dans Les Châtiments, l'écriture poétique.] Ce livre-ci sera violent. Ma poésie est honnête mais pas modérée. J'ajoute que ce n'est pas avec de petits coups qu'on agit sur les masses. J'effaroucherai le bourgeois peut-être, qu'est-ce que cela me fait si je réveille le peuple? Enfin n'oubliez pas ceci : je veux avoir un jour le droit d'arrêter les représailles, de me mettre en travers des vengeances, d'empêcher, s'il se peut, le sang de couler, et de sauver toutes les têtes, même celle de Louis Bonaparte. [...]
[...] Une autre image d'autant plus récurrente qui rejoint la dernière tend, elle, à confiner l'artiste dans le statut du personnage servile et inoffensif, aux préoccupations typiquement liées à la beauté et l'esthétisme. Ainsi, l'artiste n'est-il pas du tout considéré comme un potentiel acteur de la vie politique, mais comme celui qui distrait et divertit par ses créations. Création, imaginaire et illusion sont d'ailleurs les notions qui vont définir l'artiste avec justesse. Ces mêmes notions sont vraisemblablement incompatibles avec le domaine politique, et ne peuvent donc faire de l'artiste un véritable homme politique, en tenant compte du fait que ce dernier devrait théoriquement sobrement avoir le sens des réalités. [...]
[...] On sait donc que l'appréciation politique d'une œuvre est à nuancer. Il en est de même à l'égard de l'artiste, lequel peut utiliser l'influence de ses œuvres dans le but de l'apologie d'une certaine politique. Aussi, le pouvoir de l'artiste dans ce domaine est-il reconnu et peut donc être sollicité pour servir l'intérêt d'un parti ou d'une conviction politique et en assurer sa diffusion à échelle populaire. En conclusion, la réflexion sur l'intervention politique ou non des artistes donne lieu à des réponses mitigées. [...]
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