Comment  différencier  un  simple  texte  d’une  œuvre  littéraire  et  pourquoi  certains  ouvrages  s’élèvent-­­ils  au  dessus  des  autres  ? 

Thèmes abordés

Chefs-d'oeuvre coup de poing, littérature, oeuvre littéraire, Flaubert, valeur d'une oeuvre

Résumé du document

Flaubert  donne  un  moyen  qui  permettrait  d'estimer  la  valeur  d'une  œuvre  :  il   faut  tenir  compte  du  temps  que  le  lecteur,  sonné  par  les  coups  de  poing  que  le  livre  lui  a porté,  met  pour  se  relever.     Il  oppose  aux  œuvres  coup  de  poing  (qui provoquent la force), celles qui fonctionnent par l'ingénieux, par l'esprit.
Flaubert  choisit  la  <<force>>,  qui  assomme,  plutôt  que  l'<<ingénieux>>  qui,  semble  t-il,  ne  brusque  pas.

Extraits

[...] Ainsi, la valeur de la littérature se mesure à la force de son message ? La première partie permettra de montrer les caractéristiques d'une œuvre coup de poing. La deuxième partie développera le rôle du lecteur. Enfin, la dernière partie détaillera les autres fonctions de la littérature (et nuancera ainsi le propos de Flaubert). I.) Des chefs d'œuvre coup de poing ? a.) Une approche un peu étrange de la lecture ? Le système de mesure : Flaubert donne un moyen qui permettrait d'estimer la valeur d'une œuvre : il faut tenir compte du temps que le lecteur, sonné par les coups de poing que le livre lui a porté, met pour se relever. [...]

[...] Ainsi, cette approche de la lecture peut apparaître étrange : pourquoi préférer se faire battre ? On pourrait facilement rapprocher le propos de Flaubert de celui de Roland Barthes dans Le plaisir du texte : . Ainsi, l' et le n'ont rien d'attirant. Et pourtant, il est vrai qu'ils offrent au lecteur une expérience étourdissante. b.) Qu'est-­‐ce qu'une œuvre coup de poing ? Les œuvres romantiques du XIXème siècle, par exemple, qui racontaient la vie dans les pays exotiques, exerçaient un véritable dépaysement sur le lecteur. [...]

[...] observe Pierre Reverdy, soulevant ainsi une question essentielle pour la littérature à laquelle les auteurs et les critiques se sont longtemps intéressés : comment différencier un simple texte d'une œuvre littéraire et pourquoi certains ouvrages s'élèvent-­‐ils au dessus des autres ? A ces interrogations, Flaubert répond que l'. Un écrivain talentueux serait donc un peu comme un bon boxeur : on peut juger de la force de son coup à la longueur de temps que son adversaire met pour se relever. [...]