Pourquoi Diderot a-t-il choisi de faire voyager Jacques et son maître ?

Résumé du document

Diderot est né en 1713. Il entre à la Sorbonne puis commence à mener une vie de bohème tout en se consacrant à la philosophie. Il publie Pensées philosophiques, un essai sur le matérialisme, contre la religion, qui se verra condamné. On retient de ce philosophe des Lumières une correspondance avec Sophie Volland ainsi que la rédaction de l'Encyclopédie avec D'Alembert. Cet ouvrage sera condamné lui aussi et sera donc publié clandestinement. Jacques le Fataliste, qualifié « d'anti-roman », sera publié à titre posthume en 1796. Le thème du voyage y est omniprésent : dès le début, Diderot insiste sur le fait que deux hommes, Jacques et son maître, errent et on ne sait d'ailleurs d'où ils viennent.

Pourquoi cette importance du voyage ? Quel intérêt pour Diderot de faire voyager ces deux héros ?

Dans un premier temps, nous aborderons le thème le voyage, de l'errance au service de la philosophie de l'auteur, et dans un second temps, nous verrons en quoi cette caractéristique du roman qu'est la mobilité, joue le jeu de la parodie romanesque. (...)

Extraits

[...] L'enchâssement de récits secondaires, à l'origine du voyage des héros, est alors dynamisant pour le récit. Effectivement, le voyage de Jacques et son maître les conduise finalement dans une auberge où l'hôtesse leur raconte l'histoire de Madame de la Pommeraye. Ce récit secondaire, le plus long de tous, évoque une jeune femme noble qui veut se venger de son amant, le Marquis des Arcis. En privilégiant des intrigues secondaires plutôt qu'une intrigue unique ou principale, Diderot exprime son refus d'écrire un roman traditionnel. [...]

[...] Diderot, tout comme Voltaire, semble ici utiliser Jacques et son maître comme prétexte pour critiquer une philosophie. En effet, Diderot était un philosophe athée qui dénonçait la religion, et on sait par ailleurs que sa s?ur est morte folle dans un couvent. L'errance des héros symbolise donc la quête philosophique ; le philosophe exerce en effet des va-et-vient, des retours en arrière pour attester au mieux sa quête philosophique et la thèse qu'il défend. Jacques, qui se considère comme quelqu'un de fataliste, est toujours en mouvement. [...]

[...] Le maître questionne Jacques et tes amours ? celui-ci raconte comment il a rencontré Denise, son premier amour, mais le maître le coupe en le questionnant sur d'autres choses et détourne ainsi le dialogue des amours de Jacques. En outre, il a l'audace de hausser le ton parce qu'il n'a pas le fin mot de l'histoire alors que c'est lui qui est à l'origine des digressions. A la fin de l'?uvre, le lecteur n'est pas plus savant que le maître sur les amours de Jacques ; on sait simplement que sa rencontre avec Denise s'est faite par un enchaînement successif de liens de causalité (il avait une blessure au genou et c'est la jeune femme qui l'a soigné). [...]

[...] Quel intérêt pour Diderot de faire voyager ces deux héros ? Dans un premier temps, nous aborderons le thème le voyage, de l'errance au service de la philosophie de l'auteur, et dans un second temps, nous verrons en quoi cette caractéristique du roman qu'est la mobilité, joue le jeu de la parodie romanesque. Tout d'abord, Jacques le Fataliste s'ouvre sur une vague présentation. Diderot pose les questions que le lecteur se pose machinalement, mais n'y répond pas. On sait que ce sont deux hommes, que l'un est le maître de l'autre, mais on ne sait jamais d'où ils viennent et où ils vont. [...]

[...] Jacques le Fataliste Diderot Pourquoi, selon vous, Diderot a-t-il choisi de faire voyager Jacques et son maître ? Diderot est né en 1713. Il entre à la Sorbonne puis commence à mener une vie de bohème tout en se consacrant à la philosophie. Il publie Pensées philosophiques, un essai sur le matérialisme, contre la religion, qui se verra condamné. On retient de ce philosophe des Lumières une correspondance avec Sophie Volland ainsi que la rédaction de l'Encyclopédie avec D'Alembert. Cet ouvrage sera condamné lui aussi et sera donc publié clandestinement. [...]