Cet extrait rend compte d'une des multiples pensées philosophiques de Jacques, personnage ambivalent et pièce maîtresse de l'oeuvre.
Il s'adresse à son maître et poursuit le récit de ses aventures.
Il s'agit donc de se demander : quelle philosophie Jacques prône-t-il exactement ? Quelle différence peut-on faire entre Fatalisme, Déterminisme et Stoïcisme ? Quel est le sens de ce dialogue philosophique ? (...)
[...] On constate une brouille des différents niveaux de récits, car jointe à l'emploi d'un présent indifférencié, elle s'applique aux personnages du 2ème comme du 1er degré, juxtaposant Jacques acteur et Jacques narrateur. Le passage de l'un à l'autre s'effectue par les interventions passionnées du maître qui interrompt sans cesse Jacques, ne pouvant contenir ses émotions. Ce sont des questions brèves, appelant des réponses précises, largement développées par Jacques [ je cite ] p.118 "Qu'est-ce que tu regardes? Je regarde s'il n'y a personne", qui ménage le suspens sur le dénouement de son histoire, s'étendant longuement sur la description de son état. [...]
[...] II/ "Le bien amène le mal, le mal amène le bien" 1. lien indissoluble entre Bien et Mal La frontière entre Bien et Mal paraît fluctuante. Le Bien amène le mal: Jacques dit le vrai, le maître le combat. Cette réflexion fataliste de Jacques rejoint la pensée la plus profonde de Diderot exprimée dans L'Introduction aux grands principes (1763): "Le mal tient au bien même, on ne pourrait ôter l'un sans l'autre, et ils ont tous les deux leur source dans les mêmes causes. [...]
[...] Elle tient au profit que l'homme peut tirer du mal, à l'encouragement que trouve le bandit dans une législation qui ne fait que sanctionner la loi du plus fort, mais ce triomphe du mal ne peut être définitif car il dérive de la même origine que le bien: pour être heureux l'un pille, l'autre secoure. Enfin, le bien et le mal transparaissent dans nos réactions: le bien amène la joie, le mal l'abattement et la tristesse [ je cite ] p.119 "Mon maître, on ne sait de quoi se réjouir, ni de quoi s'affliger dans la vie. Le bien amène le mal, le mal amène le bien". Cette affirmation de Jacques rend compte de l'opinion différente du maître. [...]
[...] Puis Jacques reprend le fil de son récit, passant acteur, pour être de nouveau interrompu par le maître [ je cite ] p.118 cet endroit, le maître jeta ses bras autour du cou de son valet, en s'écriant [ . Il y a donc juxtaposition des deux niveaux de narration. Le récit de Jacques fait surgir de nouveaux débats donc de nouveaux dialogues. La forme dialoguée assure ici une double fonction, elle est à la fois un procédé de composition qui guide la conversation et permet d'en restituer la spontanéité et la vivacité (par les questions du maître, les exclamations spontanées de Jacques [ je cite ] p.118 "Dieu! [...]
[...] Introduction Dans Jacques le Fataliste et son maître, Diderot mêle genre/registre et philosophie. Le passage étudié prolonge le récit de Jacques qui raconte son séjour chez le chirurgien. Celui-ci lui soutire 24 Fr par jour. Il secoure une miséreuse puis est détroussé par des brigands, se retrouvant sans un sou. Cet extrait rend compte d'une des multiples pensées philosophiques de Jacques, personnage ambivalent et pièce maîtresse de l'œuvre. Il s'adresse à son maître et poursuit le récit de ses aventures. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture