Diderot, jésuite accompli, a dédié vingt années de sa vie à l'Encyclopédie, dans laquelle il a laissé plusieurs articles dont l'Autorité politique. Cet article nous témoigne de son opinion sur le pouvoir absolu de droit divin, celle-ci étant nettement influencée par la philosophie des Lumières, très présente à cette époque (...)
[...] Or, Diderot condamne toute soumission physique au roi, car Dieu n'attend pas des hommes qu'ils lui soient fidèles physiquement puisque fléchir le genou n'est qu'une cérémonie extérieure Il dénonce donc les dogmes, autre caractéristique des Lumières, car ce sont les hommes qui les ont créés et ils ne sont pas écrits dans la Bible. De plus, Dieu veut une croyance intérieure dévouée et non des cérémonials : c'est assurément un crime de lèse-majesté divine au premier chef que d'être totalement soumis sans exercé aucun jugement raisonné. Enfin, Diderot pose une différence entre une image vénérée mais superficielle et une croyance intérieure : le roi étant une image, il est donc inutile. Diderot critique donc le pouvoir absolu de droit divin par sa visée didactique qui est de convaincre par l'usage de la raison. [...]
[...] Cela nous amène donc à la dénonciation de l'autorité politique absolue. Premièrement, Diderot fait référence à Dieu ce qui a un effet de surprise car il est athée, mais cela lui permet aussi de reposer sa thèse sur la non-existence de Dieu puisque à travers le Roi, le peuple se soumet au lois de Dieu; or tous n'ont pas le même dieu, donc c'est impossible. De plus, il retourne l'argument des croyants contre eux avec le mais l29 car si on croit en dieu, on pense qu'il nous a fait avec une capacité à réfléchir. [...]
[...] Texte étudié : Diderot, Encyclopédie, Autorité politique XVIIIe siècle. AUTORITE POLITIQUE : Aucun homme n'a reçu de la nature le droit de commander aux autres. La liberté est un présent du ciel, et chaque individu de la même espèce a le droit d'en jouir aussitôt qu'il jouit de la raison. si la nature a établi quelque autorité, c'est la puissance paternelle : mais la puissance 5 paternelle à ses bornes ; et dans l'état de nature, elle finirait aussitôt que les enfants seraient en état de se conduire. [...]
[...] La même loi qui a fait l'autorité la défait alors : c'est la loi du plus fort. Quelques fois l'autorité qui s'établit par la violence change de nature ; c'est lorsqu'elle continue et se maintien du consentement exprès de ceux qu'on a soumis : mais elle rentre par là dans la seconde espèce dont je vais parler et 20 celui qui se l'état arrogée devenant alors prince cesse d'être tyran. La puissance, qui vient du consentement des peuples suppose nécessairement des conditions qui en rendent l'usage légitime, utile à la société, avantageux à la république, et qui la fixent et la restreignent entre des limites ; car l'homme ne doit ni ne peut se donner entièrement sans réserve à un autre 25 homme, parce qu'il a un maître supérieur au dessus de tout, à qui seul il appartient tout entier. [...]
[...] Diderot remet aussi en cause la Loi Salique ligne 24 et oppose les deux puissances par l'anaphore des 2ème et 4ème paragraphes. Pénultièmement, si le peuple n'avait aucune liberté avec la puissance illégitime, il en obtient une ici : cette liberté est fixée entre des limites l23, et est assurée car même si Diderot est athée, il utilise le point de vue religieux pour montrer qu'un roi est inutile quand des valeurs de vie en société sont garanties par Dieu. Cela renforce sa puissance argumentative car à l'époque, tout le monde ou presque est croyant. [...]
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