La fin du dix-huitième siècle semble se caractériser par un étrange paradoxe. En effet, le triomphe de la raison va de pair avec un intérêt renouvelé pour tout ce qui s'oppose à elle comme les doctrines ésotériques. La littérature n'échappe pas à ce contexte propice à l'émergence de thèmes fantastiques. En 1772, paraît
[...] Peut-être l'auteur souhaitait-il mettre l'accent sur l'aspect naturel des sentiments des personnages : curiosité, désir, doute Ainsi, par ces multiples aspects, Le Diable amoureux s'inscrit dans son époque, voulant répondre aux attentes de vraisemblance manifestées par le lectorat. Or, et c'est là selon nous un des intérêts de la nouvelle, comment revendiquer un certains réalisme en développant des thèmes comme la cabale et Satan ? Comment le fantastique surgit-il dans le texte ? Inspiré par l'illuminisme Cazotte semble avoir voulu insister sur l'aspect surprenant de l'aventure. L'invocation de Satan, l'apparition de la tête de chameau, sa transformation en épagneul qui devient page puis cantatrice souligne la fantaisie, l'utilisation du surnaturel. [...]
[...] Considérant cela, Le Diable amoureux s'impose comme une œuvre qui croise les goûts d'une époque. Par l'émergence de thèmes, de personnages fantastiques et de l'ésotérisme dans un récit qui revendique une certaine vraisemblance, Le Diable amoureux s'impose indéniablement comme un précurseur du genre fantastique. Or, en ne développant et en ne maintenant que peu l'atmosphère angoissante et en donnant un aspect allégorique à sa nouvelle, l'auteur la rend ambiguë. Mais là est tout l'intérêt. L'émergence du fantastique dans cette nouvelle s'explique par ce qui la précède : le début du dix-huitième siècle est marqué par la fable, le conte, les récits initiatiques, le besoin de vraisemblance et le désir de s'opposer à la pensée des Lumières. [...]
[...] Selon nous, l'apparition du fantastique dans Le Diable amoureux est due au croisement de deux attentes : la vraisemblance et le goût pour l'occultisme. Dans cet ouvrage, le genre fantastique se dessine mais n'atteint pas la forme finale sous laquelle nous le connaissons actuellement. Il faut savoir que la fin du dix-septième siècle marque son désintérêt pour la pensée cartésienne et préfère la réalité de l'expérience. Ainsi, le roman du dix-huitième siècle doit observer les règles de la vraisemblance et de l'expérience Dans Le Diable amoureux, Cazotte ne manque pas de respecter l'horizon d'attente des lecteurs en quête d'histoires vraisemblables. [...]
[...] Personne dont la doctrine, les œuvres ont frayé la voie à un grand homme, à un mouvement. L'étymologie latine signale que le mot désigne éclaireur Notons l'influence du roman picaresque - roman d'apprentissage - en vogue en Espagne au seizième siècle Jacques Cazotte, Le Diable amoureux, Paris, Garnier-Flammarion page 53. écoute l'histoire a une impression de réel, ce qui facilite son identification au narrateur-personnage Le gage de véracité s'expose également dans le paratexte, à travers le sous-titre nouvelle espagnole que les éditions n'ajoutent pas systématiquement. Simple détail ? [...]
[...] Vingt et un jours après, la jeune femme reprend connaissance et ils s'établissent sur les bords de la Brenta. Alvare lui déclare son amour et lui demande des explications sur son apparition mystérieuse à Portici. Elle répond à ce dernier qu'il a appelé le plus terrible des esprits - le diable - mais que son courage a été récompensé. Elle dit être une sylphide tombée amoureuse de lui. Séduit, Alvare tente de se convaincre de la véracité de ses propos. [...]
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