Etude sur le rapport texte et image dans les albums de B. Potter, présentant ''Deux vilaines souris'', le cinquième album de B. Potter, qui se trouve être un des plus rares à trouver dans son édition originale de 1904. La nouvelle édition de 2002 de Gallimard nous livre un album dit d'« éveil » d'une pureté et d'un esthétisme rares, destiné aux petits enfants.
[...] Potter, on observe une véritable humanisation des animaux qui, loin de ne posséder qu'un nom et une famille, ont également un passé, des soucis, des peines et des joies que chaque être humain, et plus particulièrement les enfants peuvent connaître. C'est une façon, pour B. Potter, de communiquer aux plus petits son amour inconditionnel pour les animaux en les rendant si proches et familiers des lecteurs. Les aventures de Pierre Lapin courent désormais le monde depuis plus de cent dix ans maintenant. Les contes de B. [...]
[...] Tout au long de l'album, B. Potter nous propose un angle de vue sur les illustrations bien particulier : celui des souris. Afin de pénétrer dans l'univers de Pierre Lapin, le lecteur devient lui-même une souris. En effet, avant même que les souris fassent leur apparition dans l'histoire, la restitution du monde proposée par B. Potter par le biais des illustrations et du texte est celle des souris. Dès le début, le lecteur se trouve plongé au cœur d'une maison de poupée. [...]
[...] Ici la poupée incarne la justice. L'effet est d'ailleurs immédiat puisque les souris se repentissent et réparent les dégâts causés. Cet album de jeunesse est donc aussi bien une œuvre d'art qu'un outil éducatif dans lequel il n'y a ni figures grotesques et caricaturales ni violence. Conclusion L'étude du rapport texte et image dans l'album Deux vilaines souris révèle que B. Potter ne se contente pas de distraire les enfants par le biais d'histoires amusantes et d'illustrations aussi raffinées que réalistes. [...]
[...] Cette découverte de l'inconnu se fait en deux temps : l'enfant visite d'abord la maison, l'entrée, la salle à manger, la cuisine, la chambre et même la cheminée puis entre dans un tout autre univers, le trou des souris. L'immersion dans l'inconnu se fait donc avec patience et prudence. Au XIXe siècle les éditeurs considéraient, à juste titre d'ailleurs, que les diverses découvertes de l'enfant, à travers les albums, devaient se faire par l'entremise d'un milieu familier aux enfants afin de leur apporter le sentiment primordial de la sécurité. En effet, l'enfant a besoin de repères pour avoir envie de s'immerger dans une nouvelle histoire. [...]
[...] Dans cet album, la présence du jouet est omniprésente. Qu'il s'agit de la maison, des poupées, de la dînette, du berceau ou même des vêtements, le jouet est partout. Dans Deux vilaines souris, ce sont les poupées qui montrent la frontière entre le bien et le mal. Après avoir constaté les dégâts causés par les souris, la fillette dresse une poupée habillée en agent de police devant la maison. Ici, la présence du jouet montre deux choses : d'une part, la fillette sait que le vol et la détérioration de biens d'autrui est un délit, ce qui révèle la présence d'une jeune fille de bonne famille bien éduquée et d'autre part, le jouet peut parfaitement incarner la morale et même la loi. [...]
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