Roméo et Juliette est une tragédie du XVIème siècle écrite par William Shakespeare. Mais cette pièce est différente des tragédies classiques françaises puisque l'unité de temps, l'unité de lieu et l'unité d'action ne sont pas respectées. En outre, dans Roméo et Juliette contrairement au modèle classique français, les bienséances ne sont pas respectées (le sang sur scène, la mort...). Puis, les genres, les registres et les styles sont tout à fait mélangés. Il n'apparaît donc pas étonnant qu'il y ait dans cette tragédie élisabéthaine des personnages secondaires comiques. Nous allons davantage nous intéresser au personnage relativement développé de la nourrice (...)
[...] La nourrice bien que personnage hautement grossier est aussi un personnage propre à la tragédie. En effet, un élément dans la troisième scène de l'acte I nous indique qu'elle a perdu sa jeune fille Suzanne, qui avait l'âge de Juliette Oui, à présent, Suzanne est avec Dieu ce qui est tout à fait tragique. Mais ce qui nous apparaît clairement, c'est la tirade pour le moins pathétique qu'elle déclame lorsqu'elle croit sa protégée morte dans son lit, le jour de son mariage. [...]
[...] Ainsi, quelle est la fonction de la nourrice, personnage à la fois grossier, comique et complexe, dans Roméo et Juliette ? Quel est l'intérêt d'avoir fait naître un tel contraste avec le côté tragique ? Pourquoi Shakespeare lui a-t-elle accordé une telle place dans sa pièce ? Dans un premier temps, nous étudierons le côté comique du personnage de la nourrice. Puis, nous verrons que ce personnage secondaire joue un rôle important dans la progression de l'intrigue. Enfin, nous nous pencherons son double aspect : la nourrice est un personnage développé car complexe et en évolution dans l'histoire. [...]
[...] C'est à ce moment là que Roméo aurait du se relever et se dire que sa Juliette n'était pas morte. De plus, juste avant d'entre chez les Capulet (la scène du bal), Roméo doute, appréhende d'entrer : Mon âme pressent qu'une amère catastrophe, encore suspendue à mon étoile, aura pour date funeste cette nuit de fête, et terminera la méprisable existence contenue dans mon sein par le coup sinistre d'une mort prématurée (acte II, scène 4). Ainsi, inconsciemment, il sent et sait que cette soirée va lui créer des problèmes : cette soirée sera déterminante pour lui, et les conséquences de sa rencontre avec Juliette mais aussi avec Tybalt, seront tragiques, tout comme les conséquences de la mort de Tybalt lorsque Roméo le combat en duel et le tue. [...]
[...] * Par ailleurs, un autre adulte commet une faute, qui apparaît beaucoup plus grave aux yeux du spectateur. En effet, frère Laurence fait tout pour que les deux amants finissent leur vie heureux, ensemble, mariés, en espérant que les deux familles se réconcilient. Il a suffit que la lettre dans laquelle il expliquait le plan de la fausse mort ne parvienne pas à temps à Roméo pour que la pièce dérape. Son erreur vient du fait qu'il l'a confiée à un homme qui n'a pas su gérer la situation. [...]
[...] Par exemple, prenons à nouveau l'exemple du mariage de Roméo et Juliette. Elle ne dit pas tout de suite à Juliette ce qu'il en est du côté de Roméo, ce qui ralentit totalement le rythme de l'action. Il en va de même lorsqu'elle annonce la mort de Tybalt, qui est une bonne chose pour les deux amants puisque Tybalt représentait une menace pour Roméo. D'un autre côté, tout semble aller plus vite lorsqu'elle commence à s'éloigner moralement de Juliette puisqu'elle lui demande de trouver un moyen rapide d'éviter le mariage avec Paris. [...]
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