Dans le début de L'Assommoir, Zola nous plonge dans un décor urbain. De nombreux écrivains du XIXème siècle ont fait de Paris un véritable personnage, dont la présence vivante s'impose au lecteur. La promenade dans le quartier de la Goutte d'Or à laquelle Zola nous convie est immobile. Gervaise, postée à sa fenêtre à l'étage de l'hôtel Boncoeur, observe la rue en contrebas dans l'espoir d'y apercevoir son compagnon Lantier, qui a « découché ».
Son regard se porte aussi au loin, vers d'autres quartiers nocturnes (« la coulée noire » des boulevards extérieurs), nous donnant l'impression d'une ville vaste, tentaculaire, inhospitalière. En effet, pour Gervaise et Lantier, provinciaux arrivés depuis huit jours à Paris, avec leurs deux jeunes enfants, la capitale reste à conquérir (...)
[...] Et, quoique cette position fût beaucoup plus avantageuse pour son commerce de planches de sapin, le père Sorel, comme on l'appelle depuis qu'il est riche, a eu le secret d'obtenir de l'impatience et de la manie de propriétaire, qui animait son voisin, une somme de 6000 francs. Il est vrai que cet arrangement a été critiqué par les bonnes têtes de l'endroit. Une fois, c'était un jour de dimanche, il y a quatre ans de cela, M. de Rênal, revenant de l'église en costume de maire, vit de loin le vieux Sorel, entouré de ses trois fils, sourire en le regardant. [...]
[...] Ce sourire a porté un jour fatal dans l'âme de M. le maire, il pense depuis lors qu'il eût pu obtenir l'échange à meilleur marché. Pour arriver à la considération publique à Verrières, l'essentiel est de ne pas adopter, tout en bâtissant beaucoup de murs, quelque plan apporté d'Italie par ces maçons, qui, au printemps, traversent les gorges du Jura pour gagner Paris. Une telle innovation vaudrait à l'imprudent bâtisseur une éternelle réputation de mauvaise tête, et il serait à jamais perdu auprès des gens sages et modérés qui distribuent la considération en Franche-Comté. [...]
[...] Dans la glace, on pouvait voir à qui il ressemblait, le blond qui joue le rôle de Slim dans Hollywood Canteen. Sa tête était ronde, ses oreilles petites, son nez droit, son teint doré. Il souriait souvent d'un sourire de bébé, et, à force, cela lui avait fait venir une fossette au menton. Il était assez grand, mince avec de longues jambes, et très gentil. Le nom de Colin lui convenait à peu près. Il parlait doucement aux filles et joyeusement aux garçons. Il était presque toujours de bonne humeur, le reste du temps il dormait. [...]
[...] Vous coucherez chez moi.” Elle s'effara davantage, elle se débattait. “Chez vous, oh! mon Dieu! Non, non; c'est impossible . Je vous en prie, monsieur, conduisez-moi à Passy, je vous en prie à mains jointes.” Alors, il s'emporta. Pourquoi ces manières, puisqu'il la recueillait? Déjà, deux fois, il avait tiré la sonnette. Enfin, la porte céda, et il poussa l'inconnue. non, monsieur, je vous dis que non . Mais un éclair l'éblouit, encore, et quand le tonnerre gronda, elle entra d'un bond, éperdue. [...]
[...] Le bourgeois n'est donc pas là, madame Lantier ? Mais non, monsieur Coupeau, répondit-elle en tâchant de sourire. C'était un ouvrier zingueur qui occupait, tout en haut de l'hôtel, un cabinet de dix francs. Il avait son sac passé à l'épaule. Ayant trouvé la clef sur la porte, il était entré, en ami. Texte 3 : L'Oeuvre de Zola Claude passait devant l'Hôtel de ville, et deux heures du matin sonnaient à l'horloge, quand l'orage éclata. Il s'était oublié à rôder dans les Halles, par cette nuit brûlante de juillet, en artiste flâneur, amoureux du Paris nocturne: Brusquement, les gouttes tombèrent si larges, si drues, qu'il prit sa course, galopa dégingandé, éperdu, le long du quai de la Grève. [...]
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