En 1936, René Daumal publie le
[...] Pour finir, le texte de René Daumal possède un fort symbolisme. En effet, le poète dont la faute est la lenteur, parle à contretemps comme le montre le parallélisme entre son vivant et son futur : trop balancé pendant sa vie et le poète se balance encore à sa mort qui représente son futur. Ce texte relève du genre de la tragédie : le héros a voulu lutter contre une force plus puissante que lui, ce qui aboutit à sa mort. [...]
[...] Le soulèvement voulu du peuple n'a pas eu lieu, le poète échoue, la vision de Daumal est alors pessimiste envers ces artistes. Cette ébauche de l'artiste et de la société apparaît comme une prédiction à la veille des futures dictatures où personne n'osera vraiment contredire le régime. [...]
[...] Le poète qui voudrait sauver l'humanité muette parle trop tôt ou trop tard l.40, il est en décalage avec les autres membres de la société. Ce poème illustre bien la place à part des poètes dans la société. D'autre part, il s'exerce une certaine tyrannie sur le peuple qui est terrorisé et que seul le poète défend : Le peuple était déjà bien trop terrorisé l.34. En effet, le texte sous-entend une féroce répression avec l'utilisation des soldats et d'armes comme les baïonnettes et éperons l.21. Seule l'union du peuple serait efficace pour compenser son manque d'armes et de savoir-faire. [...]
[...] L'expression où l.39 est un adverbe qui après l'expression personne donne une dimension sacrée à la personne comprenant et défendant la parole de l'auteur, cependant cette personne n'existe pas en apparence. La parole du poète n'est pas entendue, le poète est condamné. En second lieu, ce héros exprime une volonté presque démesurée, surnaturelle de vivre. Ce sentiment s'affirme par le cri répété des expressions : Délivrez-moi ! je veux vivre Faites que je vive Je veux vivre Ces répétitions ainsi que l'utilisation presque abusive de l'impératif, déchaîne la force de l'auteur à vouloir vivre. [...]
[...] Ce qui est renforcé par les anaphores tuez , tuez l.31 et les nombreux parallélismes : délivrez-vous, délivrez-moi l.29. Toutes ces figures de style rendent le ton du poète pathétique et même tragique, d'où la naissance de pitié chez le lecteur. Mais cette volonté de vivre est détrônée par l'omniprésence de la mort dans ce texte. Aussi, le poète qui a peur de la grande faucheuse et qui l'appréhende va jusqu'à sentir physiquement sa présence comme le montre l'expression : Le poète sentit le chatouillement du chanvre sur son cou l.23. [...]
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