Fiche de lecture La démocratie et les médias au 20e siècle - Catherine Bertho-Lavenir
Elle met en lumière les relations entre les médias et les démocraties occidentales au 20e siècle, en étudiant la manière dont le système politique a utilisé les médias en contrôlant leur développement et dont les médias ont influencé l?évolution de la vie politique. Au début du siècle, les journaux d?opinion ont pour fonction d?informer le citoyen, permettre le débat, mais aussi surveiller le gouvernement. La presse populaire construit une vision commune du monde. Le progrès technique (radio, télévision, photographie...), ainsi que les crises que traversent les démocraties (guerres, totalitarismes, guerre froide...), mettent à l'épreuve l'équilibre entre liberté de la presse et choix politiques.
[...] L‘ensemble du système repose sur la délation et la protection des accusés est réduite. La presse soutient, pendant un temps, la politique de McCarthy. Ainsi la véracité des chiffres communiqués par celui ci n‘est pas remise en cause, d‘autant plus que la concurrence acharnée entre les médias pour le scoop exige la rapidité. Les réticences des journaux et les critiques apparaissent dans les éditoriaux ou les dessins satiriques, mais sont vite épinglés par Mccarthy. La télévision, quant à elle, soumise aux pressions des sponsors et favorisant le consensus, a en revanche accéléré la chute du sénateur en révélant les procédures du maccarthysme, d‘une part, (charges infondées, sources mystérieuses, culpabilité par association, et en ne jouant plus, d‘autre part, le rôle qui lui était imparti d‘amplifier, d‘accentuer la peur et de ruiner les réputations. [...]
[...] Toutes ces pratiques reflètent plus la modélisation des médias par les sociétés qu‘une véritable détermination technique : la radio ne fait pas le fascisme. Les médias deviennent des instruments nécessaires mais non suffisants, car on ne peut pas évacuer la dimension idéologique ou le contexte économique et social dans la prise des décisions politiques. L‘imperfection du système des médias demeure une tare pour le débat démocratique mais ne retire pas aux démocraties leur remarquable capacité d‘adaptation aux transformations économiques, sociales et techniques des sociétés. [...]
[...] Baldwin les accuse de vouloir le pouvoir et un pouvoir sans responsabilité. L‘échec final des barons définit clairement la fonction de la presse : surveiller les politiciens, leur donner la parole, mais non prendre l‘initiative. Les faiblesses de la presse française La cadre juridique reste celui, libéral, de 1881 : seuls sont des délits de presse la provocation directe aux crimes, l‘appel à la désobéissance militaire, la diffamation des souverains étrangers et du Président de la République. La presse d‘opinion, très active, concentre le débat politique, avec L‘Õuvre à gauche, Le Temps à droite, L‘Humanité à l‘extrême gauche, et La libre parole à l‘extrême droite. [...]
[...] Les civils bravent les interdictions d‘écouter les émetteurs alliés et, surtout à partir de 1944, y suivent l‘avancée des différentes troupes. Tracts et brochures largués par des avions complètent l‘effet sur la population civile. Le cinéma : les pouvoirs ambigus de l‘image Le régime de Mussolini soutient le développement cinéma de distraction et la concurrence avec les films américains. Une loi du 18 juin 1931 organise le soutien de l‘Etat aux productions nationales. En 1938, la loi Alfieri bloque l‘entrée de la production étrangère. [...]
[...] Il aime faire des apparitions au balcon de son bureau pour enflammer la foule par des discours violents. Ces apparitions sont théâtralisées : musique, puis cris de louange quand il se montre, et il obtient le silence geste du bras. Le face-à-face physique entre la foule et son chef permet de mobiliser les masses par l‘émotion. Pour relayer le culte du Duce dans les zones provinciales et rurales, Mussolini met en place une politique systématique de l‘image. Des dizaines de milliers de photographies le représentant circulent entre 1926 et 1945 : photos officielles, soumises à la censure, reproduites par des journaux, livres, cartes postales ; et photos retouchées qui isolent la figure de Mussolini et cherchent à lui conférer une sorte d‘absolu, diffusées en grands portraits ou cartes postales, accessibles à tous. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture