La démocratie et le marché - J.P Fitoussi

Résumé du document

Cet ouvrage se propose de casser un lieu commun qui veut que la démocratie et le marché soient incompatibles. Au travers de 4 sections (« du régime optimal pour le marché, la thèse de la complémentarité entre le marché et la démocratie, la diversité des formes institutionnelles de la démocratie de marché, globalisation et démocratie ») l'auteur montre en quoi démocratie et marché se bénéficient mutuellement, malgré ce qu'a pu tenter de démontrer la théorie pure des économies de marché de Kenneth Arrow (à savoir que l'Etat restreint le marché en y intervenant).

Extraits

[...] Théorie pure peut en fait aussi bien défendre le marché que l'Etat. Hypothèse intéressante : hypothèse de survie. Les résultats favorables (cf. supra) nécessitent que chacun dispose d'un K (ab initio, depuis le début) nécessaire pour survivre en dehors du marché du travail ; mais si hypothèse de survie supprimée ? des études récentes montrent que l'équilibre pourrait entraîner la disparition d'une partie de la population mais tout de même [sic, et c'est ironique dans le livre] grâce à cette petite adaptation les survivants bénéficieraient du plein emploi et de l'optimum de Pareto Cependant : il n'est pas ici possible d'augmenter le bien-être d'un individu sans diminuer celui d'un autre. [...]

[...] La démocratie ne peut ignorer cela ; nous vivons dans des démocraties de marché plus que dans des économies de marché. Démocratie de marché suffrage censitaire, où l'appropriation des biens est proportionnelle aux ressources de chacun : un euro = une voix suffrage universel une femme, un homme, une voix Entre ces deux principes de suffrage existe une tension = oblige à la recherche d'un compromis entre individualisme et espace public. [allocation des ressources de l'état celle à laquelle parvienent les individus par le biais du marché démocratie exacerbe cette divergence car possibilité pour les individus d'influer sur l'allocation des ressources par l'état : peut tenter d'exproprier les riches ; si l'électeur médian déterminé, équilibre majoritaire apellera à une + grande égalité de revenu cf page 47] Cependant : compromis au bénéfice du système ? [...]

[...] Globalisation et démocratie La mondialisation : un discours rhétorique. Les gagnants professent aux perdants un dogme qui veut que ces derniers acceptent une plus grande précarité que celle qui est déjà la leur afin de retrouver le chemin du dynamisme. Avant la mondialisation, ceux qui n'étaient pas riches avaient un avenir ; le triomphe de l'individualisme et du marché oblige les sociétés à réduire leurs prétentions redistributives : la stabilité des prix et la recherche de l'équilibre budgétaire sont les seules politiques qui rassurent les marchés ; il n'y a pas d'alternative ? [...]

[...] Les systèmes d'équité sont en fait manipulables par la démocratie afin d'en accroître l'acceptabilité. (III) La diversité des formes institutionnelles de la ‘démocratie de marché' L'économie de marché apparaît comme la meilleure pour créer des richesses, inciter les individus à travailler et à assurer le plein emploi des ressources. -Jacques Rueff : thèse de la désincitation : l'assurance chômage est en fait responsable de l'augmentation du nombre de chômeurs -Robert Lucas considère que chaque chomeur peut installer un étal de pommes à un coin de rue et devenir employé l'économiste doit-il ignorer la situation sociale de ces personnes ? [...]

[...] De plus, la croissance de l'insécurité économique véhiculée par la doctrine du consensus de Washington fait que les gens adhèrent moins à la démocratie : afin d'éviter une telle évolution il faudrait mettre en œuvre ce que l'Auteur appelle principe de compensation et qui est l'un des principes de complémentarité entre marché et démocratie : les gouvernements doivent mettre en place des mécanismes pour s'assurer que les gains des uns compensent en partie les pertes des autres lorsqu'elles sont le résultat de décisions prises au nom de la collectivité. [...]