La principale règle d'un autobiographe est d'être sincère sur sa vie. Cependant, la vérité peut être déformée ou exagérée. En effet, les souvenirs d'enfance ou même certains détails de la vie n'ont pas toujours une grande valeur et mériteraient d'être oubliées. Mais la vie étant souvent faite de "petites choses sans importance", tous les souvenirs des auteurs sont cités dans leurs oeuvres. Si bien que l'on arrive à en rajouter ou à modifier des faits pour leur donner plus d'intensité et pour les rendre plus intéressants (...)
[...] Cependant, ces modifications ne semblent pas beaucoup influer sur leur vie ni sur leur personnalité car ils ne mentent pas sur le sens principal de leur existence ni sur la plus grande majorité de leurs pensées mais surtout sur des actions ou des paroles qui n'ont pas eu lieu et qui n'ont pas toujours trop de conséquences. Mais il ne faudrait pas que ces auteurs prennent trop de libertés et qu'ils commencent à trop transformer leur passé. Dans ces circonstances, nous pourrions nous demander si le mot autobiographie a toujours le même sens. [...]
[...] Il ne peut pas se permettre de citer ses souvenirs sans qu'ils soient liés ou qu'ils aient un sens dans l'histoire de leur vie. Pour cela, certains détails se doivent d'être rajoutés même si ils n'ont pas véritablement été vécus par l'autobiographe. Rousseau le précise bien au début de ses Confessions où il affirme lui- même : S'il m'est arrivé d'employer quelque ornement indifférent, ce n'a jamais été que pour remplir un vide occasionné par mon défaut de mémoire La personnalité de l'auteur peut aussi entrer en jeu dans la volonté de déformer sa vie. [...]
[...] L'auteur y croit et décrit des souvenirs qui ne sont pas les siens. Rien ne prouve alors que l'auteur les a vraiment ressentis ni qu'il ne les a même vécus. Pérec a connu cette situation et en parle dans Travail ou le souvenir d'enfance, où il explique que ses seuls souvenirs sont ceux que le monde lui a donné, l'Histoire s'est chargée de lui en imposer : l'Histoire, avec sa grande hache, avait déjà répondu à ma place Même si ces faits ont véritablement existé, l'autobiographe ne peut pas donner la définition exacte de ce qu'il a ressenti puisqu'il n'en a pas le réel souvenir. [...]
[...] Depuis longtemps, le biographique attire de nombreux auteurs quelle que soit leur époque. De Chateaubriand, en passant par Rousseau ou M. Yourcenar, aujourd'hui tous sont passés par ce style d'écriture. Ces récits de vie peuvent être vus sous différents aspects tel que les Mémoires, le journal, l'autoportrait ou encore l'autobiographie. Nous allons surtout nous intéresser à ce dernier genre en essayant de comprendre les raisons pour lesquelles l'autobiographie peut déformer la réalité de sa vie. Il peut choisir d'agir ainsi ou au contraire le faire inconsciemment pour différentes causes que nous allons étudier. [...]
[...] Une autre raison pour laquelle la vérité est susceptible d'être déformée est la mise en écriture de ces souvenirs. Notre mémoire peut nous rappeler ces instants de vie que l'on a passés sous sa forme la plus parfaite mais cela ne suffit pas. Il s'agit ensuite de pouvoir représenter ces souvenirs avec des mots, ce qui peut parfois modifier leur sens réel. Un sentiment, une émotion n'ont pas la même valeur lorsqu'ils sont vécus par une personne que lorsqu'ils sont dits avec des mots. [...]
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