Commentaire composé de "Le chat, la belette et le petit lapin" de Jean de la Fontaine. Analyse selon deux axes.
[...] Jean de La Fontaine, Fables, VII : commentaire composé Le chat, la belette et le petit lapin Du palais d'un jeune Lapin Dame Belette un beau matin S'empara ; c'est une rusée. Le Maître étant absent, ce lui fut chose aisée. Elle porta chez lui ses pénates un jour Qu'il était allé faire à l'Aurore sa cour, Parmi le thym et la rosée. Après qu'il eut brouté, trotté, fait tous ses tours, Janot Lapin retourne aux souterrains séjours. La Belette avait mis le nez à la fenêtre. [...]
[...] Humain, il a un nom qui connote la jeunesse (Janot), un titre improbable (un palais, l'hérédité de l'appellation seigneur), de piètres qualités de plaideur impuissant (cf. sa menace d'appeler les rats à la rescousse). L'ensemble des traits connote la frivolité, la négligence imprudente, la faiblesse. Le second est anobli plaisamment par le conte, caractérisé par sa silhouette en syllepse (humain/animal : La Dame au nez pointu), par ses mœurs animales de prédatrice, par ses redoutables talents de plaideuse, cynique et égoïste (cf. la rime moi/loi). [...]
[...] Jean Lapin allégua la coutume et l'usage. Ce sont, dit-il, leurs lois qui m'ont de ce logis Rendu maître et seigneur, et qui de père en fils, L'ont de Pierre à Simon, puis à moi Jean, transmis. Le premier occupant est-ce une loi plus sage ? - Or bien sans crier davantage, Rapportons-nous, dit-elle, à Raminagrobis. C'était un chat vivant comme un dévot ermite, Un chat faisant la chattemite, Un saint homme de chat, bien fourré, gros et gras, Arbitre expert sur tous les cas. [...]
[...] Ce que font les personnages Le plaignant, le spoliateur et le juge. Les petits et le gros. L'hériter, le révolutionnaire et le pouvoir. Pas de héros ici. Le schéma actantiel peut prendre chacun des personnages comme sujet : il met toujours en évidence la prééminence de l'intérêt privé et la fragilité du droit. L'ensemble met plus ou moins directement en lumière les intentions du fabuliste : le chat prédateur, empreint d'une fausse douceur, incarne explicitement les pouvoirs judicaires et politique (dans la moralité, dans les termes sa majesté fourrée), et implicitement le pouvoir religieux, trois instituions qui semblent ainsi ne servir qu'au profit de leurs représentants. [...]
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