physique : "beauté ; extrême jeunesse ; grande beauté ; blancheur de son teint ; cheveux blonds ; éclat ; traits [...] réguliers ; visage [...] plein de grâce et de charmes"
Sociale : "une des plus grandes héritières de France" ; mère "dont la vertu et le mérite étaient extraordinaires" ; "un des grands partis qu'il y eût en France"
Morale : cela concerne sa mère qui lui a vanté les mérites d'être une "honnête femme". Cependant, on ne sait ce que Mlle de Clèves a retenu de ces leçons.
La princesse de Clèves est une héroïne solaire, rayonnante et fascinante. Cette idéalisation est conforme à l'esthétique et l'éthique (morale) du classicisme. Le registre épidictique utilise la rhétorique de l'éloge, en particulier l'hyperbole, figure de style dominante (usage du superlatif ; vocabulaire mélioratif) et rythme ternaire majestueux (" le bien, la vertu et le mérite" (ligne 5 à 6) "son esprit et sa beauté [...] la vertu" (ligne 8 à 9).
Cependant, aucun détail pour singulariser cette perfection somme toute stéréotypée comme si en la détaillant, on risquait d'en affaiblir l'irrésistible attrait. Les hyperboles ne décrivent rien mais impose l'intensité de l'éclat de sa beauté. La dernière proposition, en deux octosyllabes : le premier est d'abord lancé par le redoublement solennel du "et" ("et son visage et sa personne") ; le second fait tomber l'accent sur le /a/ de "grâce" et de "charmes" (...)
[...] Le verbe plongent dans l'expression plongent les engagements 1.15 exprime la passivité de celle qui subit les naufrages de la passion ; il s'oppose au verbe suivait dans l'expression suivait la vie d'une honnête femme qui contient l'idée de cadre et de paix. Une éducatrice originale Mme de Clèves s'oppose à la plupart des mères 1.9 -10 ; en cela c'est une figure singulière. Les verbes de parole parler faisait souvent des peintures persuader contait 1.10 à 14) indiquent le choix d'informer sa fille plutôt que lui dissimuler la vérité. [...]
[...] La dernière proposition, en deux octosyllabes : le premier est d'abord lancé par le redoublement solennel du et et son visage et sa personne) ; le second fait tomber l'accent sur le de grâce et de charmes Le rôle de la cour A défaut de description précise et détaillée, la romancière utilise un autre procédé : l'éclat de sa beauté est accrédité par l'effet produit sur les personnes delà cour. Ainsi, la narratrice se fonde sur le témoignage de ces connaisseurs que sont les courtisans : l'on doit croire [ ] puisqu'elle donna de l'admiration (ligne 2). On voit les yeux de tout le monde (ligne attirés par son apparition, et la surprise du vidame (ligne 25). [...]
[...] Le texte que nous allons étudier est extrait du début de ce roman. L'auteur vient de faire une peinture en demi-teinte de la cour : monde des apparences et des manières policées, elle apparaît surtout comme le royaume des intrigues et des liaisons Après une galerie de portraits de personnages historiques, le lecteur attend celui du personnage éponyme, Mlle de Chartres qui deviendra Princesse de Clèves. Un portrait élogieux Un modèle de perfection physique : beauté ; extrême jeunesse ; grande beauté ; blancheur de son teint ; cheveux blonds ; éclat ; traits [ ] réguliers ; visage [ ] plein de grâce et de charmes Sociale : une des plus grandes héritières de France ; mère dont la vertu et le mérite étaient extraordinaires ; un des grands partis qu'il y eût en France Morale : cela concerne sa mère qui lui a vanté les mérites d'être une honnête femme Cependant, on ne sait ce que Mlle de Clèves a retenu de ces leçons. [...]
[...] Le lecteur s'attend donc à voir l'héroïne affronter les épreuves de la cour : le récit peut commencer. Ainsi, La Princesse de Clèves s'inscrit à la croisée de genres littéraires multiples : ceux du conte, du roman d'apprentissage, du roman d'amour et du roman moralisateur. [...]
[...] Transition A l'image de sa fille, la mère apparaît comme un être d'exception, guidé par la vertu et le bien. La visée moralisatrice du roman tient en cela. Conclusion Pour conclure, cet extrait qui présente pour la première fois l'héroïne est un double portrait élogieux : celui de la fille et celui de la mère. Cette idéalisation renvoie au modèle sociologique de l'honnête femme cher au Grand Siècle. Mais il est aussi le blâme implicite de la cour et expose une vision plutôt pessimiste de l'amour. [...]
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