Julien Gracq vise dans cette citation la critique formaliste qui considère que le texte prend sens en-dehors de tout contexte, de toute situation de communication. Cette école critique ne prend pas en compte que le texte, négligeant, non seulement sa réception, mais la prise en compte de cette réception par le texte lui-même : la critique formaliste oublie, non seulement le lecteur, mais le fait que le texte construit son propre lecteur, au moyen de stratégies rhétoriques, d'adresses au lecteur qui ont pour fonction d'agir sur celui-ci.
Mais n'y a-t-il pas d'autres approches critiques, d'autres discours critiques possibles ? Peut-on envisager une critique qui prenne en compte la dimension dialogique du texte romanesque, dimension sans laquelle la notion même de "plaisir esthétique" s'abolit ? Sa visée scientifique n'empêche-t-elle pas la critique de rendre compte d'un plaisir, par définition subjectif.
[...] Au départ, Sartre devait se contenter de préfacer l'édition chez Gallimard des oeuvres complètes de Genet. Préface grossie à tel point qu'elle occupe le premier volume des oeuvres complètes. Sartre fait de la vie de Genet l'illustration de la philosophie de Sartre (penser le problème de la liberté. Genet choisit le destin qu'on lui impose, choisit d'être ce qu'on l'accuse d'être) et un moyen pour Sartre de relancer la réflexion théorique par l'observation d'une pratique. III. Théories de la lecture Mais cette apparente contradiction repose sur une définition du texte comme énoncé coupé de tout contexte. [...]
[...] La critique des romans peut-elle rendre compte de l'essence même du plaisir de la lecture ? Analyse - libellé : "Partagez-vous cette opinion de Julien Gracq Formulation qui permet une grande liberté d'organisation. Mais attention : pour "partager" une opinion, il faut la comprendre. S'efforcer, donc, d'expliquer avec précision quelle est la position de Julien Gracq. "Partager" : il ne suffit pas d'être d'accord ou non : il faut expliquer pourquoi, en avançant les arguments qui vont dans le sens de Gracq et ceux qui contredisent son propos. [...]
[...] Très différent du matérialisme marxiste ; partage cependant avec lui le rejet des "bavardages" et l'enthousiasme pour une certaine "technicité" littéraire (Victor Erklikh). Dès 1920, Roman Jakobson transporte à Prague le centre des recherches formalistes : fondation du Cercle linguistique de Prague, d'où devait sortir le structuralisme linguistique. Redécouverte du formalisme dans les années 60. Formalisme associé à crise méthodologique. Auparavant, critique sociologisante en Russie : le lien causal entre la "vie" et la "littérature" était un dogme ; le créateur devait interpréter la "réalité". [...]
[...] Le critique est un lecteur Mais le critique est un lecteur aussi. Sa lecture n'est donc pas objective et scientifique, mais subjective. La prise en compte du texte seul ne parvient donc pas à garantir le caractère scientifique de la critique. Interprétation, et non-analyse. La critique ne serait donc qu'un point de vue sur les textes parmi d'autres. Théories émanant d'artistes, selon lesquelles la critique ne serait qu'une création à partir d'un texte. Roman sur un roman. Refus de toute scientificité. [...]
[...] La critique considérerait donc le texte romanesque non pas comme un échange, mais comme un énoncé qui prend son sens en dehors de tout échange. Conséquence : L'expérience littéraire (lecture du roman) se traduit par plaisir esthétique : la critique ne parvient pas à rendre compte de cette dimension de plaisir, de jouissance esthétique. Problématique Le texte ne prend sens que dans l'acte de lecture : sens en puissance qui n'est actualisé que lorsqu'il est lu, lorsqu'il est appréhendé par une conscience. [...]
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