La crise du syndicalisme est aujourd'hui patente. En effet seuls 8% des salariés sont syndiqués. Les organisations syndicales ont longtemps refusé ce constat jusqu'à l'accepter depuis une vingtaine d'années laissant un passé lourd derrière eux. L'action syndicale a comporté des évènements de mobilisation collective intenses tel que les grèves de 1936, de 1944, de 1947-1948, de 1950, de 1953, de 1963 ou encore la grève générale de 1968.
Cependant, la crise n'est pas nouvelle. Elle existait déjà au début du XX° siècle avec l'opposition entre réformistes et révolutionnaire culminant au congrès de Lille en 1921 et la scission entre CGT et CGTU. La crise réapparaît ensuite avec le régime de Vichy et l'interdiction des syndicats mais aussi après la guerre avec la division de la CGT amenant à la création de la CGT-FO en 1948. Malgré trois grandes mobilisations en 1986, 1995 et 2006 cette crise du syndicalisme s'est dès lors installée durablement à partir des années 70 jusqu'à nos jours les symptômes de cette crise étant le faible taux de syndicalisation, le fort taux d'abstention aux élections professionnelles et la baisse du nombre des grèves.
[...] Enfin, les syndicats doivent complètement modifier leurs statuts dans le but de redonner du pouvoir aux syndiqués ou de faire en sorte que le phénomène bureaucratique diminue au sein des syndicats car la perte de liens forts entre la base et la tête des syndicats est également une autre cause de cette crise du syndicalisme. Bref, le syndicalisme a donc besoin de transformations profondes autant extérieurement par la mise en place de lois les revalorisant qu'au sein de ses propres structures. Comme le dit Louis Viannet en 1995, secrétaire général de la CGT à l'époque, dans Syndicalisme, les nouveaux défis, le syndicalisme doit se transformer pour faire face aux nouveaux défis de notre société actuelle que sont la mondialisation, le chômage et la pauvreté. [...]
[...] La banalisation de la forme syndicale Le mouvement syndical est également victime de sa réussite. Ce mouvement démarre avec la loi Waldeck-Rousseau de 1884 légalisant les syndicats La République a inscrit dans son préambule le droit syndical. Ainsi, Toutes les professions se sont dotées de syndicats, ce phénomène de syndicalisation s'est généralisé à partir de 1945 même si le phénomène syndical était largement présent avant la seconde guerre mondiale notamment au niveau agricole, patronal ou encore salarial avec la création de la CGT en 1895, puis la CFTC en 1919. [...]
[...] La CFDT s'est elle aussi démarquée du Parti Socialiste à partir de 1983 en raison de la politique de rigueur socialiste et des tensions internes. Nicole Notat, sa secrétaire général élue en 1992, se pose en interlocutrice privilégiée avec les pouvoirs publics et le patronat, politique de la CFDT poursuivie François Chérèque. La CFDT va appuyer la réforme sur la Sécurité Sociale de 1995 (les opposants en interne vont pour beaucoup quitter la CFDT pour créer des SUD, Syndicats Unitaires Démocratiques) puis la réforme des retraites de 2003 en adoptant une position de conciliation et non d'opposition permanente. [...]
[...] Un dernier exemple correspond la réforme des retraites de 2003. En effet, les syndicats, à l'exception de la CFDT, refusaient l'égalisation de la durée de cotisation pour les retraites de 40 ans du secteur public sur le secteur privé. L'entrisme Front National En période de crise économique, les idéologies réactionnaires prennent plus d'écho dans la société et cela vaut aussi pour le syndicalisme. Dans les années 30, le Parti Social Français du Colonel de la Rocque séduit des militants de la CFTC et créent une branche syndicale. [...]
[...] Avec la crise des années 70, les syndicats voient leur marge de manœuvre diminuer. Ainsi, entre 1974 et 1985, le nombre de journées individuelles non travaillées/an ont été divisées par 5. Malgré de nouvelles formes d'action collective (séquestrations, ) repérées au début des années 70 et la grande grève des salariés de la Poste en 1974, on remarque une baisse tendancielle des grèves. Cependant, les grèves restent nombreuses jusqu'en 1979 en raison des fermetures d'usines qui se multiplient et d'une politique économique de Raymond Barre plus dure encore. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture