Cours portant sur la tragédie classique. La tragédie a connu son premier épanouissement dans la Grèce antique, au Ve siècle av. J.C, il existait des concours qui opposaient trois auteurs de tragédies, une cérémonie à laquelle toute la cité était invitée non seulement pour y assiter mais aussi à participer en votant pour le meilleur auteur. C'était donc un événement démocratique qui favorisait la cohésion civique.
[...] A partir de là est née la fameuse querelle du Cid. Peu de temps après les premières représentations de la pièce des auteurs comme Scudéry, l'ennemi le plus acharné de corneille exaspéré par son manque de modestie relèvent méticuleusement tout les défauts de la pièce. Corneille décide de s'en remettre au jugement de l'académie qui reconnaît le talent de corneille mais donne raison a ses ennemis sur la question de la vraisemblance (Chimène épouse l'assassin de son père) et des unités. [...]
[...] La bienséance impose aussi de respecter la morale et la religion. Les auteurs font donc rapporter les évènements violents par un personnage qui en a été le témoin, sous la forme d'un récit. C'est ainsi que, dans le Cid, les duels n'ont jamais lieu sur scène mais cependant sont relatés par la suite. Chaque acte de violence pourrait s'avérer un moyen pour lancer des reproches à l'auteur comme avec Corneille lorsque le soufflet adressé a Don Diègue, ainsi que les visites de Rodrigue à Chimène juste après le meurtre de son père tué par Rodrigue lui-même étaient jouées sur scène. [...]
[...] Dans la tragédie, il n'est pas permis d'espérer, les jeux sont faits, tout est sous le signe de la fatalité. C'est là une des caractéristiques qui la distinguent du drame (historique ou romantique). Dans l'univers du drame, le héros a la possibilité de modifier le cours de son existence, il y a une ouverture, un espoir; son combat n'est pas inutile; il n'agit pas sous l'emprise d'une instance supérieure, mais selon sa volonté, son désir. L'Antigone de Sophocle n'agit pas pour elle-même, mais pour faire respecter les lois archaïques des dieux; par comparaison, Hernani, héros romantique, lutte pour lui-même, non pour être fidèle à des principes, mais à des valeurs qui lui ont été imposés de l'extérieur. [...]
[...] Quel type d'action est mis en scène si l'on représente une tragédie classique ? L'action que représente la tragédie est toujours pathétique et tragique: elle est propre à émouvoir le spectateur, à susciter chez lui la pitié ou la terreur (c'est la " catharsis " d'Aristote que l'on reprendra plus tard, concept que l'on n'a jamais réussi à définir clairement). Mais cette action a ceci de particulier : elle est toujours liée à la présence d'une transcendance, c'est à dire d'une puissance qui domine le personnage tragique et sur laquelle celui-ci n'a pas de contrôle. [...]
[...] A quoi servait vraiment cette règle des trois unités ? Cette règle avait pour but de ne pas éparpiller l'attention du spectateur avec des détails comme le lieu ou la date, en l'autorisant à se concentrer sur l'intrigue pour mieux le toucher et ainsi, se concentrer sur la psychologie des personnages. Ainsi, on évitait la confusion et la multiplication des évènements, reprochées à la tragi-comédie. Elle permettait à la fois de respecter la bienséance (et ainsi ne pas choquer le spectateur) et de donner un caractère vraisemblable aux faits représentés. [...]
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